Qui n’est jamais allé sur Instagram pour regarder et peut-être jalouser la nouvelle coupe de cheveux de sa vedette préférée, le voyage dépaysant de son meilleur ami ou le souper appétissant du nouveau couple de l’heure ? Et bien maintenant, vous pourrez ajouter l’égoportrait de votre belle-soeur avec La Joconde dans vos likes, car les musées à travers le monde ouvrent grandes leurs portes à une publicité inespérée pour eux : les photos sur Instagram.
«Instagram a donné un souffle promotionnel extraordinaire aux musées. Cela crée un effet d’entraînement… Le numérique ne remplacera jamais l’expérience, et le selfie est la preuve que tu étais sur place.»
Source: La Presse, 5 novembre 2018
Les musées voient donc leur cote de popularité augmenter chez les plus jeunes qui recherchent sans cesse le décor parfait pour se prendre en photo. Joindre l’utile à l’agréable est l’expression qui semble toute désignée ici pour parler d’une tendance qui amène les gens à découvrir des oeuvres tout en profitant de l’occasion pour embellir leur page Instagram. D’ailleurs, le Musée d’art contemporain et l’Arsenal de Montréal profitent pleinement de ce nouveau souffle, eux qui ont plus que doublé leurs abonnés sur les réseaux sociaux dans la dernière année.
«Cela a contribué de façon significative à augmenter la notoriété du musée et le rayonnement de nos expositions. On peut montrer le dynamisme, la culture et la vie du musée et même développer une famille et un écosystème.»
Source: La Presse, 5 novembre 2018
Chez nos voisins du Sud, la tendance a été poussée encore plus loin avec l’apparition de lieux publics originaux conçus spécialement pour la prise de photos nommés “musées Instagram”. Ces pop-up interactifs mettent en scène des décors plus fous les uns que les autres où tous les thèmes y passent. Bonbon, chien, illusion, pizza, crème glacée, horreur, pluie… Des dizaines de milliers de personnes font la file pendant des heures pour se photographier dans l’un ou l’autre de ces concepts des plus “instagrammables”. Pouvons-nous considérer ces attractions comme ayant une véritable valeur artistique à la hauteur d’un musée ou ce sont simplement de très beaux décors à égoportraits? La question se pose… Paige Solomon, créatrice d’un de ces “musées Instagram”, dit avoir de la difficulté à définir le genre mais est sans équivoque sur la question ci-haut:
«Personnellement, je pense que c’est un crime de dire qu’on est un musée. Mais en même temps, le public veut comprendre ce que nous sommes et c’est la chose la plus proche à laquelle on peut nous comparer»
Source: La Presse, 5 novembre 2018