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Une IA qui allège la tâche de correction des productions écrites

Et si on créait une IA pour aider à corriger les productions écrites des élèves? C’est l’idée derrière le projet Emilia, mené par le Collège Sainte-Anne. Nous avons discuté avec Stéphane Côté, le conseiller pédagogique responsable du projet.
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« C’est bien connu : la tâche de correction n’est pas celle que les enseignants préfèrent. Dans un sondage interne réalisé en 2020, le personnel enseignant du Collège a effectivement exprimé le désir d’obtenir du soutien pour la correction du français. Notre équipe s’est alors mise en action pour développer un outil qui pourrait réduire le temps consacré à la correction des textes écrits », explique Stéphane Côté, conseiller pédagogique et chef du projet Emilia au Collège Sainte-Anne. 

Depuis la mise en branle du projet, celui-ci a pu bénéficier des avancées rapides qui sont faites en matière d’intelligence artificielle (IA). Pour la conception de l’application, le Collège a fait équipe avec l’entreprise Moov.ai pour le développement de l’IA et avec Nexapp pour l’interface. Il y a également eu une collaboration avec le centre de recherche en IA IVADO.

Comment ça fonctionne? 

Les élèves rédigent leur composition finale dans l’application. Celle-ci est ensuite soumise à l’IA qui effectue une précorrection. Les fautes de syntaxe, de ponctuation, d’accord et d’orthographe sont entre autres prises en compte et surlignées dans le texte. Les grilles de correction par niveau ont aussi été intégrées dans l’outil, ce qui fait que l’IA peut suggérer une note pour la rédaction. 

Bien entendu, l’enseignante doit relire la copie corrigée par l’intelligence artificielle afin d’approuver (ou non) les corrections et de s’assurer que rien n’est oublié. Par exemple, si une notion n’a pas encore été abordée, elle peut ignorer la faute. Elle détermine ensuite la note finale à attribuer et peut même ajouter des commentaires vocaux. Tout cela est ensuite envoyé à l’élève. « L’objectif est vraiment d’accompagner le personnel enseignant dans ses tâches de correction », souligne Stéphane Côté. « En visualisant rapidement les fautes du texte, on ne perd pas de temps à les rechercher; on peut aussi exercer son jugement professionnel ». Il croit également que les enseignantes pourraient réduire de moitié leur temps consacré à la correction.

Un prototype à perfectionner et à déployer

Pour l’instant, Emilia est encore en phase de prototypage. L’outil est bien fonctionnel et roule avec la technologie ChatGPT. Des enseignants du Collège l’utilisent déjà. Le défi sera maintenant de pousser la puissance de calcul pour permettre de corriger plusieurs copies à la fois. De plus, il y a des coûts associés à l’utilisation de la technologie, ce qui freine une utilisation à grande échelle pour l’instant. 

Le développement se poursuit néanmoins. Parmi les fonctionnalités envisagées figure une vue d’ensemble des compétences de la classe pour l’enseignant. L’IA pourrait proposer des groupes de travail en fonction des besoins individuels. « En analysant les productions écrites des élèves, Emilia pourra recommander des activités ciblées et des exercices personnalisés, et établir un pairage des élèves à la lumière des compétences démontrées », explique Stéphane Côté. « À l’aide de cet outil, l’enseignant pourra également identifier rapidement les forces et les faiblesses de chaque groupe et concentrer ses efforts sur certains aspects de l’apprentissage ».

Lorsque nous lui avons parlé, M. Côté avait eu l’occasion de présenter Emilia au ministre de l’Éducation ainsi qu’à certains centres de services scolaires et autres écoles privées du Québec. Il souhaite qu’à terme, toutes les écoles de la province puissent profiter du potentiel de cet outil. Dans l’intervalle, il espère que d’ici septembre prochain, un centre de services scolaire puisse commencer à utiliser Emilia pour continuer son expérimentation et son développement. 

En complément : Intelligence artificielle : une « véritable révolution » dans l’apprentissage du français est en marche dans un collège privé (Journal de Québec, 2024)

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