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Pascal Bérubé : De député à enseignant-suppléant

Au retour de la semaine de relâche, Pascal Bérubé, député provincial de la circonscription Matane-Matapédia, au Québec, a fait un retour à l’école pour assurer deux journées de suppléance dans l’école secondaire qu’il avait lui-même fréquentée à l’adolescence. Nous lui avons parlé de son expérience.

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Au retour de la semaine de relâche, Pascal Bérubé, député provincial de la circonscription Matane-Matapédia, au Québec, a fait un retour à l’école pour assurer deux journées de suppléance dans l’école secondaire qu’il avait lui-même fréquentée à l’adolescence. Nous lui avons parlé de son expérience.

D’abord, il faut rappeler qu’avant de se lancer en politique, Pascal Bérubé avait déjà rêvé d’une carrière en enseignement. Il souhaitait alors suivre les traces de son père qui a été enseignant à l’école secondaire de Matane de 1969 à 1996. Après avoir fréquenté cette même école de 1989 à 1992, M. Bérubé avait poursuivi son parcours scolaire jusqu’à l’obtention d’un baccalauréat en enseignement au secondaire (histoire et morale) à l’Université du Québec à Rimouski. À la fin de ses études, il avait réalisé son stage à l’école secondaire George-Vanier, située dans le quartier Villeray à Montréal.

Par contre, l’appel de la politique a été très fort pour lui. Avant même d’obtenir son brevet d’enseignement, il avait été recruté comme attaché politique par François Legault, qui était alors ministre de l’Éducation. Travaillant dans le fameux « Édifice G » qui abrite les fonctionnaires du ministère de l’Éducation à Québec, il avait alors reçu son brevet en personne. Brevet qu’il a toujours conservé précieusement. Il est donc « légalement qualifié » et pourrait retourner à l’enseignement…

« J’ai moi-même pris l’initiative d’écrire au service des ressources humaines du Centre de services scolaire des Monts-et-Marées pour proposer ma candidature comme suppléant. Je voulais aller donner un coup de main, apporter ma contribution. Je voulais aussi voir comment ça se passe concrètement dans une école secondaire aujourd’hui », indique le député.

En raison de son horaire chargé, les possibilités de remplacement étaient peu nombreuses. Il a finalement profité de la semaine de relâche parlementaire, alors qu’il passait la semaine dans sa circonscription et n’avait pas besoin de se rendre à Québec pour concrétiser le projet de remplacement. Il devait passer trois jours à l’école, il en aura finalement passé deux.

Crédit : Courtoisie Pascal Bérubé

Deux intenses journées

Malgré son statut de personnalité publique, il a abordé sa tâche en se faisant discret et en se moulant aux habitudes de l’école. Il a récupéré les clés de ses locaux au secrétariat, avec la liste des présences et des travaux à réaliser pendant la période. Il a pris le temps de discuter avec les enseignants (dont certains avaient été ses camarades de classe à l’adolescence et à l’université). « Ils m’ont accueilli comme l’un des leurs. » Il a dîné à la cafétéria, visité la bibliothèque et fait quelques observations sur les infrastructures. Sur ce dernier point, il admet que c’est le député en lui qui voulait prendre des notes.

Pendant les deux jours, il a fait des remplacements en anglais et en mathématiques. Il a aussi assisté des enseignants en histoire et en français. En mathématiques, il a demandé l’aide d’un élève pour répondre aux questions des autres élèves. En anglais, il a pu bénéficier d’une co-enseignante, tel que le veut la pratique dans cette école.

En français, avec l’enseignante Annie Saint-Laurent, il a participé à une discussion où les élèves devaient faire la critique d’un film. Grâce à ses contacts dans le milieu culturel, il raconte qu’il a pu faire parvenir au réalisateur Ricardo Trogi des commentaires formulés par des élèves au sujet de certains de ses films. Et le réalisateur a même répondu aux élèves, à leur plus grand bonheur! « Cela m’a donné un aperçu du pouvoir des médias sociaux comme outil pour rendre certains projets plus concrets », dit-il.

Justement concernant le numérique à l’école, il indique avoir été surpris par la gestion des cellulaires qui doit être faite par les enseignants. Certains laissent les jeunes conserver leur appareil avec eux en classe, d’autres leur demandent de le placer dans un panier à l’entrée de la classe. « C’est sûr que je n’ai pas vécu ça pendant mon stage en 2000! »

Que retient-il de ces deux journées? « J’ai vraiment aimé mon expérience. Je me sentais bien dans cet environnement. Il faut dire que le lieu m’était déjà familier. Par contre, cela m’a permis de constater à quel point le travail d’enseignant est exigeant. La charge mentale est incroyable. Et le défi de consacrer le plus de temps possible aux élèves est bien réel. »

Y aura-t-il une suite? « J’ai le goût de revenir! Peut-être en juin, lorsque la session parlementaire sera terminée. »

Pascal Bérubé a déjà annoncé qu’il serait de nouveau candidat pour le Parti Québécois en vue de l’élection provinciale d’octobre prochain, mais visiblement, la carrière d’enseignant l’intéresse toujours!

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À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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