ANNONCE

par l’équipe du RÉCIT de l’enseignement privé

Quelles leçons pouvons-nous tirer de la fin de l’année scolaire 2019-2020, cette année qui nous a amenés à adapter nos pratiques et à faire du développement professionnel en accéléré? Comment pouvons-nous profiter de l’expérience du printemps 2020 comme levier vers l’amélioration de la pédagogie dans nos écoles? Consolider et réfléchir à ce qui nous avons appris pour en tirer des leçons, c’est déjà se préparer pour la prochaine rentrée. L’équipe du RÉCIT de l’enseignement privé vous propose quatre grandes recommandations, tirées de ses accompagnements pendant la crise de la COVID-19, qui vous permettront de perfectionner les pratiques pédagogiques de votre école.  

1- Développer une forte culture d’apprentissage 

Qu’est-ce que la culture d’apprentissage?

La culture d’apprentissage consiste à rendre visible et à mettre en valeur les apprentissages des élèves au quotidien d’une façon plus signifiante que ce qu’offre une note chiffrée. C’est notamment la culture sur laquelle nous nous sommes appuyés pendant l’accompagnement à distance  car il était désormais impossible de mesurer l’apprentissage à partir d’une note chiffrée. La COVID-19 nous a enlevé l’indicateur le plus souvent compris par les parents et par les élèves afin de mesurer l’apprentissage : la note chiffrée et les examens de connaissances. Apprendre en temps de COVID-19, c’est apprendre à apprendre pour soi, parce qu’apprendre c’est important. Apprendre en temps de COVID-19, c’est apprendre à être compétent, à être autonome à travers un plan de travail, à recevoir et à prendre en compte des rétroactions afin de s’améliorer. Il aura ainsi fallu une pandémie et une fermeture de nos écoles pour mettre en lumière la pertinence de l’esprit de la réforme.

Leçons tirées en lien avec la culture d’apprentissage :   

Les écoles qui développent depuis des années la culture d’apprentissage semblent être celles qui ont su mieux tirer leur épingle du jeu. Pourquoi? Parce que les élèves ont développé, à travers le temps, cette vision de l’apprentissage pour soi et de la prise en compte de la rétroaction dans une perspective de réussite scolaire à long terme. Elles avaient donc une certaine longueur d’avance puisque les élèves avaient déjà appris à travailler sans nécessairement attendre une note pour effectuer les tâches ou pour s’améliorer. Ici, nous parlons de cette phrase si souvent entendue : « Ça compte-tu? ». Concrètement, selon nos observations lors des accompagnements des derniers mois, les écoles ayant eu le plus haut taux de participation de la part des élèves sont celles qui ont su : 

  • cibler les notions essentielles articulées dans un plan de travail à distance; 
  • concevoir et évaluer, avec des grilles, des tâches de compétences; 
  • revoir la perception du rôle de l’évaluation : en cours d’apprentissage en soutien à l’apprentissage vs DE l’apprentissage;
  • accorder un rôle important et une place à l’erreur dans les apprentissages;
  • donner une rétroaction et développer des mécanismes pour qu’elle soit prise en compte par l’élève. 

Développer la culture d’apprentissage parait simple, mais peut nécessiter plusieurs ajustements de la part des enseignants, tant dans la conception de scénarios pédagogiques, que dans l’animation en classe ou dans l’évaluation des compétences. Ce changement de paradigme dans son milieu exige un leadership pédagogique fort qui s’inscrit dans le temps. Donc, mon école est-elle dans une culture de performance ou dans une réelle culture d’apprentissage?

 

Comment savoir où se situe mon milieu?

Afin de comprendre rapidement l’état de la culture d’apprentissage dans une école, l’équipe du RÉCIT aime bien regarder les grilles d’évaluation ou encore explorer le contenu des portfolios d’apprentissage utilisés par les enseignants, car ce qui est évalué ou ce qui laisse des traces, c’est ce qui est valorisé. 

Si les compétences ne sont pas évaluées à partir d’une grille, c’est souvent qu’elles ne sont pas vraiment développées dans l’enseignement. Généralement, cela signifie donc que ce sont davantage des connaissances qui sont enseignées. Évaluer des connaissances ne requiert pas nécessairement l’utilisation d’une grille d’évaluation. Il y a donc un besoin d’accompagner les enseignants dans la conception de tâches en lien avec le développement de compétences et de bonnes grilles d’évaluation qui les accompagnent. 

Ressources 

Pour plus de détails sur ce sujet, nous vous encourageons à réécouter le RÉCIT en Direct à propos de la continuité pédagogique ou à consulter cette infographie interactive

2- Leadership pédagogique et le développement professionnel au profit de la culture d’apprentissage

La COVID-19 et le contexte de l’enseignement à distance ont permis de rendre visibles des pratiques pédagogiques qui, autrefois, étaient davantage circonscrites à la salle de classe. Dans un contexte où l’enseignement et l’apprentissage sont très visibles, les pratiques pédagogiques sont exposées et, en tant que leader, c’est une occasion unique de rendre visibles les meilleures au sein de son équipe. 

Au cours des derniers mois, lors de ses accompagnements sur le terrain, l’équipe du RÉCIT a pu constater que certaines responsabilités pédagogiques des leaders ont été fortement sollicitées :

  1. La première est d’avoir, comme leader pédagogique, une très bonne compréhension des piliers de la culture d’apprentissage et des bonnes pratiques didactiques dans toutes les matières. Cette première responsabilité demande d’accorder du temps à son propre développement professionnel pédagogique afin de reconnaitre et de mettre en valeur les bonnes pratiques pédagogiques de ses enseignants
  2. La deuxième est d’orienter le développement professionnel des enseignants. Développer la culture d’apprentissage dans son école exige des changements de pratiques pédagogiques des enseignants. Avec tous ces changements exigés, guider, orienter et accorder du temps de qualité pour le développement de son équipe est essentiel afin de contrer l’épuisement et l’éparpillement professionnel, alors que les directives sont souvent appelées à changer. Il est donc important de cibler des objectifs de développement professionnel peut-être moins nombreux, mais qui feront l’objet d’un suivi pédagogique rigoureux pour ancrer le changement des pratiques dans le temps.
  3. La troisième est de proposer et de modéliser des stratégies de travail efficaces et uniformisées, surtout, dans le contexte actuel, en s’appuyant sur le numérique puisque des allers-retours entre l’école et la maison se vivront certainement. Changer prend certes du temps, mais avoir des méthodes de travail inefficaces ou des pratiques qui ont peu d’impact pédagogique, exige de mobiliser encore plus de temps. Ainsi, nous retenons qu’accepter des méthodes de travail inefficaces, car on ne veut pas bousculer les enseignants dans le contexte actuel, c’est faire preuve d’une certaine «fausse bienveillance» : être inefficace a non seulement un cout pour les équipes et peut donc avoir un impact sur la réussite scolaire des élèves, mais exige plus de temps à long terme que d’investir dans un changement de ses pratiques rapidement pour ensuite en gagner à long terme. 

Propositions en lien avec le développement professionnel :

Miser sur la consolidation de bases solides pour rassembler son équipe autour de la culture de l’apprentissage et contrer le phénomène de « l’éparpillement pédagogique » a de nombreuses vertus dans le contexte actuel : 

  • de miser le travail d’équipe, sur l’efficacité collective (les efforts collectifs doivent aller dans la même direction), dans le soutien aux apprentissages sera gage de succès face aux nombreux changements anticipés dans la prochaine année scolaire;
  • accorder de l’importance aux deux champs de compétences complémentaires que sont la pédagogie et le numérique. Prenez le temps d’identifier vos leaders dans chacun de ces champs;
  • prévoir et animer des temps de partage entre les enseignants pour faire émerger et rendre visible les pratiques efficientes et probantes qui se sont développées au sein de vos équipes. C’est aussi l’occasion pour chaque enseignant de faire son propre bilan, de prendre un pas de recul et de tirer des leçons de ces dernières semaines de développement professionnel intensif. N’hésitez pas à vous inspirer de cette activité présentée par Ron Ritchhart nommée «Give one, take one» pour animer les conversations en groupe;
  • accorder du temps pour que les enseignants communiquent au niveau supérieur les apprentissages réalisés pendant la continuité pédagogique qui seront réinvestis en 2020-21. 

Ressources 

3- L’efficience numérique : être efficace et rendre visible la culture d’apprentissage 

Dans l’enseignement à distance, le numérique est devenu le principal canal d’apprentissage. Les écoles qui ont su rapidement déployer une solution efficace d’apprentissage sont celles qui étaient habiles avec une suite infonuagique. Donc, des accompagnements réalisés sur le terrain depuis le 13 mars, le RÉCIT tire la leçon suivante : changer prend du temps, mais maintenir des méthodes de travail inefficaces mobilise encore plus de temps.

Changer prend du temps, mais maintenir des méthodes de travail inefficaces mobilise encore plus de temps.

RÉCIT de l’enseignement privé

Les leçons tirées en lien avec l’efficience numérique :

  • Utiliser, prioriser l’usage d’une suite infonuagique pour : 
    • le partage de planifications et de ressources entre collègues;
      • valoriser une certaine uniformisation des pratiques technopédagogiques pour un meilleur suivi collectif dans le contexte actuel;
    • l’accessibilité aux ressources développées par les enseignants dans le temps par les élèves;
    • la diffusion, la réalisation, la récupération des travaux sur la suite qui permet de gagner en efficience;
    • la rétroaction donnée et sa prise en compte par l’élève pour s’améliorer;
      • Que penses-tu de la rétroaction donnée?
      • Que comprends-tu de la rétroaction donnée?
      • Que comptes-tu faire? Quelles stratégies dois-tu mettre en place? Quels changements dois-tu apporter? 
  • Assurer le développement professionnel des TI : 
    • la technologie doit être au service d’une pédagogie innovante. Donc, avant d’investir pour tenter de reproduire à distance le quotidien exact d’une salle de classe en présence, nous vous encourageons à consulter ces pistes de réflexion.
  • Déployer les technopédagogues à leur juste valeur :
    • sur le terrain, l’équipe a constaté qu’accompagner « technopédagogiquement » une équipe qui a beaucoup progressé dans les dernières semaines sera un défi puisque les compétences numériques se sont développées à des rythmes différents. Pour s’y retrouver, nous vous proposons ces 3 questions :
      • Qu’est-ce qui prend le plus de temps?
      • Quand est-ce que tu te sens moins efficace (qu’est-ce qui est le plus difficile)? 
      • Qu’aimerais-tu changer, développer? 
 

Comment savoir où se situe mon milieu?

  • Faire l’inventaire des plateformes utilisées afin de prioriser et de proposer des options disponibles dans une suite infonuagique. Ce sera plus facile pour les parents et les élèves de s’y retrouver.
  • Dresser un portrait du niveau de compétence de votre personnel en lien avec l’enseignement à distance et leur utilisation des outils numériques. Suite à ce portrait, estimez-vous que tous les membres de votre équipe ont les compétences requises pour être efficientes et autonomes avec leurs outils numériques en classe et à distance?
  • Analyser les mandats du technopédagogue :
    • Est-ce que ses tâches quotidiennes s’inscrivent davantage dans le dépannage technique (rôle des services techniques)? 
    • Fait-il du développement technopédagogique afin de rendre l’équipe plus efficace dans une perspective pédagogique de développement de bonnes pratiques avec le numérique? 
  • Permettre au technopédagogue de planifier et d’organiser de la formation numérique pour les élèves et les enseignants :
    • Quels seront les termes utilisés?
    • Qui enseignera quelle compétence?
    • Quand?
    • Où seront les ressources pour de la consultation?

Ressources 

4- Partager la culture d’apprentissage avec la communauté pour motiver les élèves

En temps normal, les parents sont des acteurs importants du processus d’apprentissage. En situation de crise, leur soutien est essentiel dans la gestion et dans l’encadrement des apprentissages à distance. Quand les parents comprennent la culture de l’apprentissage d’un milieu et sont outillés, ils deviennent des puissants agents de motivation et, par le fait même, de réussite scolaire. Or, il faut prendre le temps d’expliquer ce nouveau paradigme  d’apprentissage aux parents, car ils n’ont jamais vécu cette vision de l’école. 

Puisque la rentrée et toute l’année scolaire seront certainement ponctuées de rebondissements, travailler de concert avec toute la communauté scolaire devient primordial dès les premiers jours. À cet effet, voici quelques pistes de réflexion qui pourraient alimenter les précieuses journées de travail avec votre équipe avant la prochaine rentrée des élèves.  

Les leçons tirées en lien avec la communication avec la communauté :

Lors des journées pédagogiques avant la rentrée :

  • rassembler et structurer les informations dans, par exemple, un site Web de référence pour éviter la multiplication des communications;
  • informer les parents de l’arrimage pédagogique avec la fin de la précédente année;
  • informer et former sa communauté avec les outils technopédagogiques qui seront utilisés pour qu’elle soit réactive lors des allers-retours anticipés;
  • accompagner les parents quant à leur rôle en fonction des modalités d’organisation scolaire (à distance ou en présence):
    • dans la prise en compte de la rétroaction reçue pour motiver l’élève à poursuivre ses apprentissages, et ce même à distance;
    • dans la compréhension des stratégies pédagogiques employées pour travailler avec les élèves;
    • dans le renforcement et l’accompagnement, à la maison, de bonnes stratégies de travail et d’études à distance enseignées, modélisées et encouragées par l’école.

Ressources 


Recommandations pédagogiques pour la rentrée scolaire 2020-2021 

Arrimage pédagogique 

Août 2020. Les élèves retourneront en salle de classe en ayant vécu des expériences d’apprentissage complètement différentes depuis le mois de mars. Certains ont pu continuer à apprendre dès la première semaine du confinement, alors que pour d’autres, la continuité des apprentissages s’est déroulée autrement. Au primaire, par exemple, certains sont retournés en salle de classe tandis que d’autres n’auront pas été physiquement à l’école depuis 6 mois. Si la diversité des apprenants était bel et bien présente dans nos classes, la COVID-19 aura eu l’effet d’exacerber encore plus les différences. Il sera donc important de procéder à un arrimage pédagogique afin de s’assurer que les élèves soient en mesure de maîtriser les contenus et d’être compétents pendant l’année scolaire 2020-21. 

Pour l’arrimage, il pourrait être tentant de faire un gros bloc de révision au début de l’année, en ciblant uniquement les notions essentielles de l’année 2019-2020. Toutefois, l’expérience nous enseigne de faire preuve de prudence à cet égard…

Réviser en bloc en début d’année, c’est ce que certaines écoles de La Nouvelle-Orléans ont fait lors de leur réouverture suite à l’ouragan Katrina. Les résultats furent sans équivoque :

  • on a constaté une baisse de motivation des élèves;
  • on a constaté, tout au long de l’année scolaire, un faible transfert lorsque les élèves ont dû mobiliser les contenus pédagogiques de l’année précédente (et révisés en bloc en début d’année) au moment de comprendre et de mobiliser les nouveaux contenus enseignés. 

À l’opposé, d’autres écoles de La Nouvelle-Orléans ont fait un arrimage en filigrane, c’est-à-dire que les contenus prérequis (ceux qui devaient être vus l’année scolaire précédente) étaient abordés  au fur et à mesure qu’ils étaient nécessaires pendant l’année. Ces initiatives furent plus profitables et eurent un impact positif sur la réussite scolaire selon les acteurs concernés. 

Donc, afin de favoriser la motivation et le transfert, nous vous conseillons de faire un arrimage pédagogique en filigrane pendant l’année 2020-21. Cette façon d’arrimer les contenus est aussi en adéquation avec la recherche en neuroéducation qui suggère d’intégrer les principes de récupération en mémoire (Masson, 2020) et d’entrelacement (interleaving) (Cooney Horvarth, 2019) au moment opportun dans notre pratique. 

Pour y arriver, nous devrons ainsi identifier les contenus prérequis aux contenus de l’année 2020-21 et prévoir un temps afin d’enseigner à nouveau ces prérequis, et ce, tout au long de l’année, au moment opportun. Ce travail exige une collaboration entre les enseignants de niveaux conjoints afin d’identifier les prérequis nécessaires à la réussite et l’état de la maîtrise  des élèves pour bien comprendre les nouveaux apprentissages. En tant que leader pédagogique, c’est une opportunité pour centrer les apprentissages des élèves autour de savoirs essentiels et des liens qui les unissent! Au primaire, par exemple, pour bien comprendre les liens qui existent entre l’écriture fractionnaire et l’écriture décimale, le sens du nombre et le sens de la fraction doivent être bien développés. L’un est préalable à l’autre et s’assurer de la bonne compréhension du premier fera gagner un temps précieux dans l’apprentissage du second en plus de contrer le développement d’erreurs persistantes, toujours présentes au secondaire, liées à une mauvaise compréhension. 

Il peut être intéressant de venir interroger ces prérequis 10-14 jours avant qu’ils soient abordés en salle de classe afin de pouvoir ajuster sa planification en fonction des réponses des élèves. Par exemple, si l’enseignante réalise que la majorité des élèves n’ont pas un bon sens du nombre ou encore de la fraction, elle devra accorder plus de temps dans sa planification afin de revoir cette notion avant d’aborder l’écriture décimale. 

Une deuxième vague?

Nous devons nous préparer à un autre phénomène : la refermeture de nos écoles ou de certaines classes lors d’une deuxième vague. En effet,  ce printemps, des écoles primaires au Québec ont dû fermer certaines classes lorsque des cas de la COVID-19 ont été déclarés, renvoyant ainsi les élèves à la maison.  Le 16 juin 2020, les écoles de Pékin ont fermé en raison d’une deuxième vague de la pandémie. En ce sens, nous devons être agiles et conserver la structure, que nous avons développée depuis les trois derniers mois, issue de la culture d’apprentissage et de l’efficience numérique, car nous allons peut-être devoir continuer d’offrir des services pédagogiques à distance, ou même dans une modalité hybride. Nous vous conseillons donc de continuer les efforts de développement professionnel des éléments issus de la culture d’apprentissage : 

  • cibler les notions essentielles articulées dans un plan de travail; 
  • concevoir et évaluer, avec des grilles, des tâches de compétences; 
  • revoir la perception du rôle de l’évaluation : en cours d’apprentissage en soutien à l’apprentissage vs DE l’apprentissage;
  • accorder un rôle important et une place à l’erreur dans les apprentissages;
  • donner une rétroaction et développer des mécanismes pour qu’elle soit prise en compte par l’élève.

En réalisant ces gestes pédagogiques au quotidien, votre école sera en mesure d’offrir un service pédagogique de qualité, et ce, peu importe les modalités d’enseignement. 


NDLR : En complément, nous vous invitons à lire ou relire les articles de l’École branchée à propos de l’enseignement à distance ici.