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Apprendre en s’amusant : l’expérience de Kathleen Morneau

À l’Académie St-Louis, l’iPad occupe une place importante au quotidien. Kathleen Morneau nous raconte l'expérience de sa classe avec le jeu Minecraft.

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À l’Académie St-Louis, l’iPad occupe une place importante dans le quotidien des élèves et des enseignants. Cela fait déjà 3 ans que les élèves de 5e et 6e année travaillent avec leur propre iPad. Chaque année, Kathleen et ses élèves réalisent un projet en lien avec le jeu Minecraft.

Enseignante dans cet établissement depuis 2007, Kathleen Morneau cherche sans cesse à renouveler ses pratiques pédagogiques afin d’offrir à ses élèves des expériences stimulantes leur permettant d’utiliser leur outil au maximum. Elle est constamment à l’affût d’opportunités et de projets pour faire découvrir à ses élèves les multiples fonctionnalités de l’iPad.

Le projet mené avec le jeu Minecraft s’est avéré être un franc succès, autant au niveau des résultats que de la motivation des élèves. L’École branchée a posé quelques questions à cette enseignante audacieuse afin de comprendre le projet et ses retombées :

École branchée : Parlez-nous un peu de votre parcours.

Kathleen Morneau : Je viens de la belle ville de Rivière-du-Loup dans le Bas St-Laurent. Je suis  titulaire d’un DEC en administration-finance et marketing et d’un baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire terminé de l’Université Laval. J’enseigne depuis 2007 au Pavillon St-Louis-de-Gonzague (secteur garçon de l’Académie St-Louis). J’ai toujours fait la 5e et 6e année et toujours enseigné seulement aux garçons ! Je trouve qu’on peut faire beaucoup de projets stimulants avec eux !

Comprendre la raison d’être et le but du projet

École branchée : Expliquez-nous le contexte qui vous a poussée à utiliser Minecraft dans vos cours.

Kathleen Morneau : Il faut savoir que j’enseigne à 30 garçons… et les garçons adorent d’emblée les jeux vidéo ! Plusieurs études nous ont appris par le passé que l’apprentissage passe par le jeu. Minecraft est donc arrivé à un moment clé de mon enseignement puisqu’avec ses multiples possibilités, il permettait à mes élèves de comprendre réellement certaines notions mathématiques tout en étant ludique. Minecraft permet à l’élève d’être l’acteur principal. L’élève est plus actif et doit s’investir à 100% dans ses apprentissages pour les transposer ensuite dans le jeu.

École branchée : Quel est le but de ce projet ?

Kathleen Morneau : Le but de ce projet est de recréer le bâtiment extérieur de notre école le plus précisément possible. Les enfants doivent d’abord émettre une hypothèse quant à l’échelle qu’ils utiliseront pour que le bâtiment soit le plus conforme à la réalité. Ensuite, ils doivent prendre les mesures des différentes pièces de l’école (aire et périmètre) et travailler en collaboration avec un pair à la construction de l’école. Il y a évidemment une partie qui nécessite des essais et erreurs, mais c’est cela qui fait la beauté de ce jeu.

École branchée : Comment êtes-vous parvenue à aborder des éléments du Programme de formation à travers Minecraft ?

Kathleen Morneau : J’ai d’abord créé un carnet scientifique à l’aide de l’application Book Creator. À l’intérieur, on retrouve la démarche scientifique ; démarche qui doit être enseignée aux élèves. Les élèves doivent suivre cette démarche pour commencer le projet.

Étant donné que les élèves doivent faire des plans, nous travaillons les notions en lien avec la prise de mesure ainsi qu’avec la conversion de mesure. Ils apprennent aussi à lire et utiliser une échelle, un peu comme celle qu’on retrouve sur les cartes.

Par ailleurs, l’utilisation de Minecraft amène les élèves à résoudre des problèmes. Pour y parvenir, ils doivent discuter avec leur partenaire d’équipe du projet dans le but de trouver des terrains d’entente et des solutions aux problèmes rencontrés.

Les retombées, apprentissages et conclusions tirées

École branchée : Parlez-nous de l’impact de ce projet sur la motivation de vos élèves ?

Kathleen Morneau : Les élèves sont plus qu’emballés à l’idée de s’investir dans ce projet. Plusieurs vont même jusqu’à commencer l’intérieur de l’école en reproduisant à l’échelle la cafétéria ou  la bibliothèque. De plus, les élèves qui entrent dans ma classe les années suivantes sont déjà heureux à l’idée de vivre cette expérience puisqu’ils en ont entendu parler par les élèves plus âgés. La motivation est donc déjà au rendez-vous !

École branchée : Si ce projet était à refaire, comment vous y prendriez-vous ?

Kathleen Morneau : J’améliore le projet d’année en année. La première année, je n’avais pas de carnet pour colliger nos découvertes. Cette année, je pense même intégrer le français en faisant une production écrite sur le sujet de notre école.

École branchée : Quels apprentissages avez-vous fait en tant qu’enseignante ?

Kathleen Morneau : Je connais mon programme, mais les élèves, pour leur part, connaissent davantage Minecraft. Je dois donc sortir de ma zone de confort et accepter de leur laisser m’enseigner à leur tour les astuces de ce jeu vidéo. Quand on enseigne avec Minecraft, on est loin des années où les cours se déroulaient en rang d’oignon. La relation enseignante-élève est vraiment bonifiée. Les élèves en ressortent gagnants et l’enseignante aussi !

Et un mot de sagesse pour la fin

École branchée : Avez-vous des recommandations pour un enseignant ou une enseignante qui souhaiterait intégrer le jeu et les technologies dans ses cours ?

Kathleen Morneau : Il faut montrer aux élèves que la modération a bien meilleur goût. Souvent, ils s’emballent et ont de la difficulté à lâcher prise. La technologie a de bons côtés, mais je pense qu’en tant qu’enseignant, il est important de faire un travail de sensibilisation. Il faut leur montrer que décrocher, aller jouer dehors, prendre le temps de jaser en temps réel avec nos amis, ce sont des valeurs essentielles !

À propos de l'auteur

Alexane Saint-Amant-Ringuette
Alexane Saint-Amant-Ringuette
Alexane est rédactrice en chef du fil de nouvelles de l'École branchée en ligne. Elle possède un baccalauréat en relations internationales de l'Université de Colombie-Britannique ainsi qu'une maîtrise en médiation interculturelle de l'Université de Sherbrooke. Elle agit aussi comme conseillère en communication pour l'organisme Idée Éducation entrepreneuriale.

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