ANNONCE

3 bons coups à retenir de la dernière année : bien-être, coéducation et compétence numérique

Le 28 mai dernier, la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) présentait le RDV festif du numérique. Au cours de cette soirée, Stéphanie Dionne, de l'École branchée, a été invitée à nommer 3 bons coups du milieu de l’éducation en cette année bien particulière.

Publié le :

ANNONCE

Array

Le 28 mai dernier, la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) présentait le RDV festif du numérique, une soirée virtuelle offerte gratuitement à tous les parents pendant laquelle notre collègue Stéphanie Dionne a été invitée à nommer 3 bons coups du milieu de l’éducation en cette année bien particulière.

Par ce beau vendredi soir, l’esprit était à la fête pour souligner tout le chemin parcouru au cours de la dernière année, non seulement par les élèves, mais aussi par leurs parents qui les ont soutenus dans leur parcours scolaire et dans leur vie personnelle. 

En fin de soirée, Stéphanie Dionne a présenté les 3 bons coups du numérique. Ceux-ci sont issus des observations et expériences de l’équipe de l’École branchée au cours de la dernière année. D’ailleurs, ces bons coups ont été appuyés par les témoignages d’élèves présents lors de la soirée, venus parler de leur année hors de l’ordinaire et de ce qui a fait la différence pour eux.

Prenons le temps de les nommer ici pour les remercier : 

  • Nathan Acheampong, École Curé-Antoine-Labelle, CSS de Laval;
  • Amélia Drouin, École secondaire Grande-Rivière, CSS des Portages-de-l’Outaouais;
  • Broderick Flannigan, École secondaire de l’Île, CSS des Portages-de-l’Outaouais;
  • Andréa Galerneau, École secondaire de la Seigneurie, CSS des Premières-Seigneuries.

Premier bon coup : L’attention portée au bien-être 

« Ce qui était le plus difficile, c’était de garder sa motivation. »

– Andréa

Si la motivation a été un grand enjeu pour Andréa, elle mentionne en contrepartie avoir apprécié le fait de pouvoir dormir plus longtemps les jours où l’enseignement se faisait à distance. « Ça nous a grandement aidé », a d’ailleurs secondé Broderick. 

Amélia, pour sa part, a principalement nommé les difficultés liées à l’anxiété et au stress générées par la situation. Nathan a quant à lieu rappelé la grande capacité des adolescents à s’adapter aux nombreux changements qui ont eu des impacts sur leur vie et il a souligné leur sentiment de fierté d’avoir traversé cette période d’incertitude.

De fait, la dernière année a été déstabilisante sur le plan humain. Il est alors apparu essentiel de non seulement privilégier le bien-être des apprenants, mais aussi celui des adultes qui les accompagnent. 

Amélia a parlé de l’impact positif qu’une simple question posée à plusieurs reprises par ses enseignants a eu sur elle : « Comment ça va? ». En effet, pour elle, le contexte d’apprentissage a continué d’être humain grâce à chacune de ces attentions de la part de ses enseignants. Broderick l’a appuyée en ajoutant « Ça fait une immense différence! ». Il a aussi rappelé l’importance de briser l’isolement : « Ça rapproche les élèves des enseignants et ça développe des liens forts ».

Plusieurs exemples ont été nommés par les jeunes :

  • L’enseignante d’anglais d’Amélia a pris du temps pour leur permettre de faire de la méditation et leur demander comment ils allaient. « Ça enlève la barrière du virtuel et ça rend la situation plus humaine. »
  • L’enseignante de français d’Andréa a bien compris que tous ses élèves étaient stressés avant une importante période d’examen. Elle a pris le temps de souligner les forces de chacun en les inscrivant sur un crayon qu’elle leur a remis. Andréa a toujours ce crayon et il signifie pour elle que les enseignants voient ce qu’ils font et qui ils sont, même à distance. Cela a été un geste fort rassurant pour elle.
  • L’enseignant d’éthique de Nathan a pris le temps de demander à ses élèves de se situer sur une échelle de 1 à 10 pour dire comment ils allaient. Il a aussi fait des rencontres individuelles pour parler avec eux. 

« Tous les jeunes ont vécu des moments difficiles durant la pandémie », rappelle Amélia, pour qui la sensibilisation à la santé mentale devrait être quotidienne dans toutes les écoles.

Deuxième bon coup : L’importance de la coéducation à l’ère du numérique

Les parents sont non seulement les premiers agents éducateurs de leurs enfants, mais leur apport a été essentiel, voire incontournable, dans le contexte où ils ont souvent dû apprendre de la maison. Le maintien d’une communication efficace entre l’école et la maison a sans aucun doute été un facteur de succès majeur au cours de la dernière année.

Les parents ont été les yeux des enseignants

Cette année, les parents ont littéralement été les yeux des enseignants. Dans ce contexte, quelles observations ces derniers ont-ils gagné à partager avec les enseignants? À notre avis, toutes celles liées au bien-être de l’enfant (stress, motivation, sommeil, par exemple) et à la réussite scolaire (compréhension du travail à faire, méthodes et charge de travail, par exemple) sont importantes à communiquer dans le but de créer un lien école-famille axé sur la mise en place des meilleures conditions d’apprentissage pour les jeunes. 

Nommons quelques réalisations qui ont permis de bonifier le lien entre l’école et la maison et d’appuyer les parents dans leur rôle.

Troisième bon coup : L’essentiel développement de la compétence numérique

Peu importe le point de départ des enseignants, ils ont tous fait des apprentissages liés à l’intégration des technologies cette année. Et ces apprentissages demeureront. 

Si les pratiques pédagogiques dans un contexte virtuel se sont développées à vitesse grand V, c’est fort probablement grâce à la collaboration et l’entraide de tout le réseau. Les enseignants ont appris à utiliser des environnements de travail numérique, des outils de visioconférence et des applications interactives, ils ont adapté leur planification pour créer les meilleures conditions d’apprentissage pour leurs élèves en ligne et plus encore.

Ce que les jeunes ont dit avoir aimé

Revenons aux témoignages des jeunes. Amélia a apprécié l’utilisation de quiz interactifs (sur Kahoot par exemple) par ses enseignants. « Ça créait un esprit de compétition stimulant. » De plus, l’utilisation de questionnaires en ligne permettait aux enseignants de vérifier rapidement les notions que les élèves maîtrisaient ou non.

Certains enseignants ont enregistré leurs cours et ils les ont découpé en plusieurs courtes séquences vidéos pour les rendre disponibles dans les espaces de travail en ligne. « J’ai aimé avoir la chance de revoir les vidéos quand j’en avais besoin », a dit Amélia.

Nathan a quant à lui observé l’esprit d’innovation et la créativité de ses enseignants. Par exemple, son enseignante de chimie a réussi à transformer le contexte d’évaluation en laboratoire qui comportait son lot de stress pour les élèves. Puisque la classe virtuelle ne permettait plus de vivre la séquence d’enseignement et de pratique en laboratoire, elle a adapté le tout en y intégrant des vidéos de démonstration. Les élèves ont ainsi travaillé la rédaction du rapport de laboratoire en notant les manipulations observées dans les vidéos comme s’ils les avaient réalisées eux-mêmes.  

Amélia a parlé de l’importance de vivre des moments en ligne plus interactifs, de travailler davantage en collaboration avec ses camarades. Nathan a secondé en rappelant l’importance de créer plus de moments en sous-groupes et de prévoir des canaux de communication directe élève-enseignant pour poser des questions et éviter la gêne de devoir les adresser devant toute la classe. 

Andréa a terminé en rappelant l’importance de créer une dynamique plus spontanée et naturelle, même en ligne. « Ça permet de rire, de lâcher son fou, même en ligne. C’est important! »

« Je souhaite que les activités et les plans de cours puissent continuer d’être disponibles en ligne. C’est tellement aidant de tout retrouver au même endroit et moins stressant. On ne peut plus rien oublier, tout y est! »

– Amélia

 

Un cours virtuel, ça va, mais l’école virtuelle… non!

D’après les témoignages des jeunes, leur expérience de cours virtuel a été réussie. Cependant, l’expérience d’école virtuelle n’était pas au rendez-vous. La nuance est importante pour eux. Ce qui leur donne le goût d’aller à l’école, c’est la possibilité de voir leurs amis, les échanges entre les casiers, l’ambiance dans l’école, le parascolaire et tout ce qui se vit à l’extérieur de la classe.

En résumé…

En guise de conclusion à cette soirée, Stéphanie Dionne a souligné le fait que, dans la dernière année, les enseignants ont non seulement appris à utiliser la technologie au service des apprentissages des élèves et à favoriser une pédagogie active en ligne, mais aussi à investir du temps dans leur relation enseignant-élèves. La pandémie a rappelé à tous que, pour apprendre, les jeunes ont d’abord besoin de se sentir bien, de sentir qu’on souhaite leur bien. Cette période a également permis aux enseignants et aux parents de s’unir davantage pour mieux communiquer. 

« Dans un contexte aussi particulier que celui que nous avons connu, nous avions intérêt à être plusieurs à être attentif au bien-être et à la réussite des jeunes. Ces apprentissages nous ont permis de progresser tous ensemble : élèves, enseignants et parents », a-t-elle conclu.

Et maintenant, espérons que ces trois bons coups, qui ont un impact positif autant dans l’enseignement et l’apprentissage en présence qu’à distance, deviennent la norme pour les années à venir! 

==

L’École branchée est fière de contribuer au partage de l’expertise du milieu de l’éducation en matière d’intégration du numérique auprès des parents. Au cours de la dernière année, notre équipe y a contribué de différentes façons. Mentionnons :

  • La réalisation du numéro Le bien-être, un levier pour l’apprentissage… même à distance, une édition spéciale destinée aux parents du magazine École branchée, en partenariat avec la FCPQ et EPCA et avec le soutien financier du ministère de l’Éducation.
  • La table ronde d’ouverture de la Journée du numérique en éducation, organisée par le ministère de l’Éducation du Québec, à laquelle plus de 6 000 enseignants ont participé en novembre 2020. Vous pouvez écouter la compilation des entrevues réalisées avec 9 acteurs du milieu de l’éducation sur l’importance de créer et maintenir la relation avec les élèves à distance.

À propos de l'auteur

École branchée
École branchée
L'École branchée, organisme à but non lucratif, est votre partenaire de développement professionnel en lien avec la compétence numérique en éducation. Nous croyons que l'éducation doit pouvoir bénéficier des avancées pédagogiques et technologiques actuelles pour mieux répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des apprenants et favoriser leur réussite, aujourd'hui et pour toute leur vie. Nous y oeuvrons à travers nos services d'information professionnelle, de formation continue et de création d'outils pédagogiques.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'Info #DevProf et l'Hebdo pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Reproduction de textes

Toute demande de reproduction des articles de l'École branchée doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Faites briller vos projets d'école et pratiques gagnantes!

L'École branchée fait circuler l'information dans le milieu scolaire afin d'alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Coenseigner avec les parents pour favoriser l’inclusion, le rendement et le bien-être : une pratique gagnante qui devient un projet de recherche doctorale

Awa Ndiaye enseigne au Conseil scolaire Viamonde, dans le sud de l’Ontario, donc en contexte francophone minoritaire. Tôt dans sa carrière, elle a cherché à collaborer plus étroitement avec les parents de ses élèves pour maximiser son propre développement professionnel et développer du même coup un sentiment d'engagement communautaire qui facilite sa gestion de classe. Elle passe maintenant de la pratique à la théorie en formalisant son cadre expérimental dans un projet de recherche doctorale, rien de moins! 

Réfugiés ukrainiens : l’urgence de scolariser les jeunes

De nombreux enfants et adolescents ukrainiens ont trouvé refuge dans les pays voisins. Il faut mettre rapidement sur pied un système éducatif afin qu’ils retrouvent une certaine forme de normalité, disent les chercheurs. Dans les situations d’urgence, l’éducation est un facteur majeur dans la protection psychologique et physique des élèves. Cependant, pour mettre sur pied un système éducatif d’urgence dans un contexte de conflit armé, plusieurs éléments doivent être planifiés avec précaution : le bien-être des enseignantes et des enfants, une éducation sensible aux conflits, et un soutien psychosocial.

Les enseignants sont des apprenants à vie

Lors d'une récente activité en ligne présentée par l'Association Edteq sur le développement des compétences numériques des enseignants, Maxime Pelchat, stratège numérique au CADRE21, a échangé avec Pierre-Olivier Garand, doctorant en éducation et chargé de cours à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Un plaidoyer senti à réécouter en balado.