ANNONCE

Hommage aux directions d’école

En cette Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire, notre collaborateur Marc-André Girard rend hommage à ses pairs et souligne trois rôles incontournables qui font partie de leur quotidien bien inhabituel!

Publié le :

ANNONCE

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. Vous aimeriez que notre équipe le révise? N'hésitez pas à nous écrire!

Les besoins sur le terrain sont nombreux et variés. En parallèle, les ressources se font rares, sous l’effet combiné de l’austérité budgétaire et de la pénurie de personnel. À ce casse-tête, on ajoute une pandémie particulièrement coriace, causant plusieurs travailleurs de l’éducation à être exemptés de travailler à l’école, un manque de ressources matérielles (pupitres, produits sanitaires, etc.) et autres conséquences.

Ce court paragraphe vient de résumer la trame de fond du travail d’une direction d’école depuis mars dernier. En cette Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire, il est plus important que jamais de souligner trois rôles qui leur sont devenus incontournables.

Le funambule

Une particularité de l’automne est sans aucun doute l’importance de savoir tolérer l’ambiguïté. Avec la pléthore d’informations et consignes disséminées dans les courriels, textos, fils de discussion dans Teams et, sans oublier, dans les médias, l’ambiguïté demeure. Plus on en sait, moins c’est clair! Moins c’est clair, plus l’anxiété augmente. Cela marque particulièrement notre quotidien, car nous sommes à la recherche de repères cohérents et universels, alors que ça semble impossible. Selon moi, il faut cesser de chercher les vérités immuables et l’universalité des approches. Cherchons plutôt un certain levier d’autonomie et de latitude pour agir à la fois en fonctions des règles, mais aussi en fonction des besoins de nos établissements. 

Le défi de tolérer l’ambiguïté peut s’accompagner d’inconfort dans la communication avec nos équipes et notre communauté. À l’heure actuelle, l’exploit est de transmettre sur le terrain les informations et les consignes reçues « d’en haut » en les soumettant à l’épreuve de la réalité et en bravant les inquiétudes qui surgissent : « Moi, dans ma classe » ou « Moi, mon enfant »… Combien de fois avons-nous entendu, seulement le mois dernier, « Ce n’est pas cohérent! » chez nos enseignants, nos parents et, bien évidemment, nos élèves? 

Autrement dit, on attend de notre part une bonne dose de réconfort, mais plus souvent qu’autrement, ce n’est pas tout à fait ce que nous pouvons offrir. Il est là le travail du funambule : traverser un long fil de fer, sans en voir le bout, et avancer un pas à la fois à travers les vents violents, le brouillard ou la pluie battante, alors que le fil tangue tantôt vers ce qui doit être fait, et tantôt, vers ce qui peut être fait. Pas facile, mais c’est que les directions ont réussi à faire cet automne!

Il est là le travail du funambule : traverser un long fil de fer, sans en voir le bout, et avancer un pas à la fois à travers les vents violents, le brouillard ou la pluie battante, alors que le fil tangue tantôt vers ce qui doit être fait, et tantôt, vers ce qui peut être fait.

Le leader

En temps de crise et à la quête de sens, on cherche nos repères. Naturellement, on se tourne alors vers les leaders et on s’attend à ce qu’ils soient nos « faiseurs de sens » qui, malgré l’ambiguïté, partent en éclaireur et reviennent avec des idées, des solutions créatives adaptées à la réalité de leur école. 

Diriger une école aujourd’hui, c’est assembler un casse-tête avec des pièces qui ne sont pas faites pour s’attacher naturellement. Il faut donc tailler ces pièces avec les outils, ou même les triturer. La créativité est devenue un incontournable de la profession. 

Le leader mène l’équipe en l’inspirant, en lui donnant espoir et en étant là pour chacun de ses membres. À défaut d’apporter toutes les réponses au moment souhaité, sa seule présence proactive suffit à rassurer! À un moment où plusieurs auraient déserté le bateau, les directions sont fidèles au poste. 

Diriger une école aujourd’hui, c’est assembler un casse-tête avec des pièces qui ne sont pas faites pour s’attacher naturellement.

Autres tâches connexes

Vous avez l’impression de passer plus de temps à faire les « toutes autres tâches connexes » qui figurent à votre contrat? C’est le lot des professionnels de l’éducation à l’heure actuelle : faire des miracles dans des domaines que nous n’avons pratiquement jamais eu à envisager. 

Cela implique que ceux qui sont présents à l’école devront faire preuve d’ouverture et de flexibilité pour effectuer ces tâches « autres ». La direction n’aura pas le choix : elle devra faire preuve de créativité pour combler les besoins de ses élèves. Elle devra gérer les ressources humaines non seulement de façon créative, mais aussi de façon efficace. En un mois, comme plusieurs de mes confrères, j’ai fait de la suppléance, des surveillances, des tâches cléricales, monté des meubles, dirigé la circulation automobile dans le stationnement, nettoyé des tables et des chaises, etc. 

La description de tâche d’une direction est d’un naturel ambigu. En temps de pandémie, elle est encore plus difficile à cerner. Mais il faut faire ce qui doit être fait, à un moment où tous font déjà leur possible! 

Diriger une école cet automne, c’est vibrer au rythme de l’imprévisibilité du quotidien. En se levant le matin, on ne sait pas ce qui nous attend. Plus que jamais, être un leader en éducation, c’est s’adapter, soutenir et tolérer l’ambiguïté. 

C’est pour cette raison que je lève mon chapeau à tous mes confrères et consœurs pour cette Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire. Vous êtes courageux et inspirants.


Un cadeau de l’École branchée!

Diriger une école, c’est vibrer au rythme de l’imprévisibilité du quotidien, c’est s’adapter, soutenir et tolérer l’ambiguïté. Pour célébrer ensemble la Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire, on vous offre le numéro « Un vent de leadership » gratuitement jusqu’à vendredi! Utilisez le code « direction-merci-20 » pour l’obtenir via notre boutique en ligne, en format numérique ou papier (ne payez que les frais de livraison). Profitez-en! (max. 2 par personne)

À propos de l'auteur

Marc-André Girard
Marc-André Girard
Marc-André Girard est détenteur d’un baccalauréat en enseignement des sciences humaines (1999), d’une maitrise en didactique de l’histoire (2003), d’une maitrise en gestion de l’éducation (2013) et d’un doctorat en éducation (2022). Il s’est spécialisé en gestion du changement en milieu scolaire ainsi qu’en leadership pédagogique. Il s’intéresse également aux compétences du 21e siècle à développer en éducation. Il occupe un poste de direction dans une école publique et donne des conférences sur le leadership en éducation, les approches pédagonumériques, le changement en milieu scolaire ainsi que sur la professionnalisation de l’enseignement. Il a participé à des expéditions pédagogiques en France, en Finlande, en Suède, au Danemark et au Maroc. En septembre 2014, il a publié le livre « Le changement en milieu scolaire québécois » aux Éditions Reynald Goulet et, en 2019, il a publié une trilogie portant sur l'école du 21e siècle chez le même éditeur. Il collabore fréquemment à L’École branchée sur les questions relatives à l’éducation. Il est très impliqué dans tout ce qui entoure le développement professionnel des enseignants et des directions d'école ainsi que l’intégration des TIC à l’éducation. En mars 2016, il a reçu un prix CHAPO de l’AQUOPS pour l’ensemble de son implication. Il est récipiendaire de la bourse Régent-Fortin 2022 octroyée par l’ADERAE pour la contribution importante de ses études doctorales au développement de la pratique et des savoirs en administration de l’éducation.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'Info #DevProf et l'Hebdo pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Reproduction de textes

Toute demande de reproduction des articles de l'École branchée doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Faites briller vos projets d'école et pratiques gagnantes!

L'École branchée fait circuler l'information dans le milieu scolaire afin d'alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Le temps d’écran en croissance chez les jeunes, mais l’apprentissage numérique stagne

Après avoir connu une forte augmentation pendant les années suivant la pandémie, le temps d’écran des jeunes québécois de 6 à 17 ans poursuit sa progression. Par contre, les heures passées devant les écrans correspondant à du temps « éducatif » sont en baisse. C’est ce que révèle la plus récente enquête NETendance rendue publique par l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval la semaine dernière.

« Il est nécessaire de développer une IA centrée sur l’humain »

« Il est nécessaire de développer une IA centrée sur l’humain » Cette affirmation a été au cœur des discussions lors de la conférence citoyenne « L’IA, l’État et nous », qui s’est déroulée à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec, le 20 février dernier. Des chercheurs s’intéressant aux enjeux sociétaux de l’intelligence artificielle se sont exprimés sur les impacts de cette technologie dans les secteurs de l’éducation, de la santé et du travail.

Parlons d’illectronisme (2ᵉ partie)

La pandémie de COVID-19, qui nous a confinés dans nos chaumières il y a quelques années, aura eu au moins cela de bon : elle a propulsé plusieurs professionnels de l’éducation dans la découverte du potentiel pédagogique des outils numériques. Réflexion de notre collaborateur, Marc-André Girard. (2e partie)