ANNONCE

Les 12 travaux du pédagogue au temps de la pandémie

Nous sommes tombés récemment sur ce texte au titre particulièrement accrocheur pour tout enseignant amateur de l'univers d'Astérix, « Les 12 travaux du pédagogue à la rentrée », par Alexandre Audet. Il a accepté de le partager avec vous, chers lecteurs, afin de vous aider à établir vos repères professionnels en cette rentrée spéciale.

Publié le :

Classé dans :
ANNONCE

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. Vous aimeriez que notre équipe le révise? N'hésitez pas à nous écrire!

Habituellement, à ce temps-ci de l’année, j’ai la tête qui bouillonne d’idées pour l’année scolaire. Présentement, devant tant d’incertitude, je ne sais pas vraiment par où débuter pour me préparer.

Je vous partage ici une liste des 12 travaux du pédagogue à la rentrée. Avec cet inventaire, j’essaie de sortir des points de repère pour essayer de voir un peu plus clair dans ce brouillard qu’est la rentrée en temps de pandémie.

1- Se définir par le POURQUOI plutôt que le QUOI

Les enseignements de Simon Sinek dans son ouvrage « Start With Why » sont très pertinents en ce moment. Certains enseignants se définissent par ce qu’ils font (QUOI) : je suis prof de maternelle, de chimie ou de 4e année. Ainsi, lorsque nous perdons notre COMMENT – notre salle de classe et une partie de nos ressources – et que nos élèves pourraient retourner à distance prochainement, nous vivons beaucoup d’angoisse. « Comment suis-je censé enseigner les sciences sans mon labo? »

De là l’importance de nous définir à partir du POURQUOI de ce que nous faisons. Par exemple, nous dire que nous sommes là pour aider nos élèves à grandir et à s’améliorer constamment, que nous enseignons pour qu’ils développent une pensée critique par rapport au monde qui les entoure ou pour les aider développer une curiosité par rapport aux sciences.

Imaginer les possibilités qu’offre cette façon de voir : que nous soyons en classe avec tous nos élèves ou en ligne (ou un mélange des deux), toutes nos actions seront orientées pour réaliser notre POURQUOI.  

Trouvez le vôtre et laissez-vous guider par celui-ci pour décider du COMMENT et du QUOI. Ainsi, si d’autres situations inattendues se présentent dans le futur, vous aurez des bases solides sur lesquelles vous appuyer.

2- L’humain d’abord, ensuite le programme 

Les écoles n’ont pas été construites pour nous permettre de passer notre programme, l’école est là pour développer des humains.

La situation actuelle est le moment idéal pour se recentrer sur l’élève. Comment faire en sorte que celui-ci puisse continuer à grandir? Personnellement, je crois que la pédagogie devrait rester dans l’arrière-plan en septembre. Il y a des « choses » plus importantes dans nos classes : nos élèves. 

3- La connexion avec nos élèves

Pour développer des humains, il faut forcément s’intéresser à eux, connecter. Cette rentrée ne fera pas exception à la règle. Après avoir vécu une rupture de routine abrupte le printemps dernier, les enfants de tous âges ont souffert, comme un peu tout le monde, de l’isolement social.

Roch Chouinard propose de mettre l’accent sur le besoin d’affiliation des jeunes. Plus spécifiquement, il propose que les élèves restent avec le même groupe classe et qu’on réduise au maximum le nombre d’enseignants (3 à 5) pour chaque groupe. Il suggère aussi que les élèves aient un enseignant attitré qui les suivra de près pour les aider, entre autres, à faire leurs suivis et à se fixer des objectifs.

Bref, le but est de réduire l’anxiété de l’élève qui revient à l’école après un long moment. S’il se sent bien entouré par des camarades de classe et quelques adultes, le retour devrait se faire un peu plus en douceur. Pour ce faire, des périodes de discussion pour prendre le pouls de la classe en commençant la journée donneraient la chance à tous de faire preuve d’empathie.

4- L’empathie

Plusieurs élèves et collègues auront vécu des situations difficiles dans les derniers mois, il faudra prendre chacun là où il est. 

Brené Brown établit une distinction subtile entre la sympathie et l’empathie. Dans la première, on projette ses émotions sur l’autre (« Mon Dieu, tu dois avoir de la peine! »), ce qui a tendance à orienter les personnes vers l’isolement. De l’autre côté, lorsqu’on fait preuve d’empathie, on ressent les émotions avec l’autre (« Ce que tu me dis me rend vraiment triste aussi. »). C’est en faisant preuve d’empathie qu’on peut vraiment connecter avec l’autre, parce qu’on l’écoute, on se met dans ses souliers et on ne cherche pas forcément à trouver une solution ou une réponse.

Si tous font preuve d’empathie, nous pourrons passer à travers beaucoup d’épreuves ensemble.

5- Réduire le fossé entre les pédagogues

Les événements du printemps dernier sont venus mettre en lumière les manquements dans la formation des maîtres et le développement professionnel. Certains enseignants se sont retrouvés dépassés quand est venu le temps de transposer leur salle de classe en ligne. Pour d’autres, le choc était plus pédagogique : quoi faire si les élèves n’ont pas leur manuel? 

Ainsi, pour réduire le fossé entre le niveau d’aisance technologique ou pédagogique, il faut nous parler davantage. Arrêtons d’avoir peur d’avouer notre ignorance. Allons voir nos collègues qui ont l’air plus à l’affût dans les domaines qui nous posent des défis. 

À l’inverse, je crois qu’il faut aussi s’ouvrir davantage aux autres. Il y a un paquet d’excellents pédagogues qui n’écrivent pas de blogue, qui ne sont pas sur les réseaux sociaux, qui font leur « petite affaire » dans leur coin. Allons chercher ces diamants pour qu’ils mettent l’épaule à la roue. Créons des occasions de partage de problèmes et de solutions entre collègues. Comme l’a proposé Natacha Vautour sur Twitter,  pourquoi ne pas prendre un petit 10 minutes à la fin de chaque journée pour se parler entre collègues afin d’échanger à propos de bons coups et de défis rencontrés?

Si les profs s’entraident pour devenir des apprenants, imaginez les répercussions sur le climat de l’école, et quel bel exemple à donner aux élèves!

. . .

Pour lire la version originale d’Alexandre et les 6 travaux suivants, rendez-vous sur Le blogue de Prof Audet.

  1. Trouver quelle partie de l’expérience scolaire vous voulez rapporter au nouveau « normal»
  2. Pour aller plus vite, il faut parfois ralentir
  3. Réduire le fossé entre l’école et la maison
  4. S’habituer au changement
  5. Favoriser une pédagogie active
  6. Garder la flamme allumée

À propos de l'auteur

Collaboration spéciale
Collaboration spéciale
L'École branchée diffuse des textes provenant d'acteurs de la communauté éducative. Vous pouvez contribuer vous aussi! Profitez-en pour transmettre vos idées, parler d'un projet pédagogique vécu en classe, etc. Trouvez les détails dans le menu À propos / Soumettre un article.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'Info #DevProf et l'Hebdo pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Reproduction de textes

Toute demande de reproduction des articles de l'École branchée doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Faites briller vos projets d'école et pratiques gagnantes!

L'École branchée fait circuler l'information dans le milieu scolaire afin d'alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Les #Édubrèves – édition du 17 avril 2022

Dans cette édition : un outil pour former à l'écriture narrative, le balado Le plan numérique, des matériaux durables pour les écoles du Québec, des appels à communications pour des événements à venir, des infographies sur la création de laboratoires créatifs, l'inclusion pédagogique dans les environnements d'apprentissage virtuels, des nouvelles de l'Observatoire des pratiques innovantes en évaluation des apprentissages et bien plus!

Travailler en CAP, ça veut dire quoi?

Travailler en CAP, ça veut dire collaborer pour soutenir l’apprentissage, focaliser sur l’apprentissage de tous les élèves et suivre les résultats pour l’amélioration continue. Découvrez les fondements du travail en CAP dans le cadre du projet CAR : collaborer, apprendre, réussir.

Projet CAR : collaborer, apprendre, réussir!

Le projet CAR vise à soutenir la culture de collaboration en éducation, à renforcer le leadership pédagogique des acteurs dans les organisations scolaires. Il soutient, via des communautés de pratique, les gestionnaires et les membres du personnel scolaire afin qu’ils développent des approches collaboratives pour favoriser la réussite de tous les élèves.