Par Nicole Arsenault, déléguée pédagogique
Organisé en partenariat avec des spécialistes et des institutions académiques, ce séminaire a offert aux participants une introduction aux concepts de paix positive et paix négative, ainsi qu’aux huit piliers essentiels au maintien de la paix durable. Il s’agissait de la deuxième édition de cet événement, qui a eu lieu pour la première fois en avril dernier.
Le colloque se tenait en mode virtuel. Quatre écoles de la région de Québec, représentées par un peu plus de 70 élèves, y ont pris part : l’École secondaire Saint-Jean-Eudes, le Collège Jésus-Marie de Sillery, le Collège Mariste et le Collège Saint-Charles-Garnier. À Saint-Jean-Eudes, 24 élèves s’étaient rassemblés dans la bibliothèque pour participer, en compagnie de Michel Arsenault, enseignant d’histoire.
La paix positive et négative : concepts clés
Le colloque a débuté par une présentation générale des notions de paix positive et de paix négative. Richard Giguère, un brigadier-général retraité qui occupe actuellement un poste d’expert en résidence à l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval, a expliqué la différence fondamentale entre une paix dite « négative », définie par l’absence de conflit, et une paix « positive », caractérisée par la présence de conditions stables et durables. En l’absence de violence explicite, une paix négative n’assure pas une stabilité à long terme. Par exemple, le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, malgré les efforts militaires et diplomatiques considérables, est un exemple qu’il a utilisé pour illustrer le concept.
Les huit piliers de la paix : un cadre de réflexion
Alice Bonardi-Igout, doctorante de l’Université Laval, a ensuite exploré les huit piliers de la paix, un ensemble de principes essentiels visant à soutenir une paix durable, notamment un gouvernement fonctionnel, une répartition équitable des ressources, et de faibles niveaux de corruption. Elle a mis en lumière l’importance de chaque pilier pour construire une société où prospérité et sécurité cohabitent.
Les huit piliers de la paix positive sont :
- Un gouvernement qui fonctionne correctement
- Un environnement économique stable
- L’acceptation des droits universels
- De bonnes relations avec les pays voisins
- La libre circulation de l’information
- Des niveaux de capital humain élevés
- De faibles niveaux de corruption
- Une distribution équitable des ressources
Les élèves participants ont été répartis en huit groupes pour étudier chaque pilier et en discuter, permettant ainsi une compréhension pratique des concepts énoncés. Parmi les piliers abordés figuraient :
- Un gouvernement qui fonctionne correctement : L’importance de la transparence, de la responsabilité et de l’impartialité des institutions publiques pour instaurer la confiance des citoyens.
- Un environnement économique stable : Soulignant le lien entre prospérité économique et stabilité sociale, les élèves ont débattu sur le rôle des entreprises dans le soutien à la paix.
- La libre circulation de l’information : La discussion a révélé comment l’accès libre à l’information et aux médias favorise l’implication citoyenne et réduit les risques de corruption.
Ces discussions interactives ont permis aux élèves d’apprécier l’impact de chaque pilier dans des contextes réels, avec des exemples de pays tels que le Canada, les Pays-Bas et la Chine pour illustrer les défis et réussites en matière de paix.
Une étude de cas sur le Canada et l’engagement dans la paix mondiale
Dans leurs réflexions et leurs discussions, les participants ont considéré comment leur propre pays, le Canada, se positionne dans l’indice de paix positive et les domaines dans lesquels des améliorations sont possibles. Ces réflexions ont offert aux élèves une occasion unique d’appliquer les concepts théoriques dans un contexte international. La question de la corruption, par exemple, a suscité des discussions sur l’importance de la transparence et de la gouvernance éthique pour maintenir une paix durable.
Développer une conscience globale : vers la paix et la sécurité pour tous
Pour clôturer le colloque, une séance plénière a permis à chaque groupe de présenter ses conclusions. Les porte-paroles ont partagé leurs perspectives sur les différents piliers, soulignant l’importance d’une action collective pour favoriser la paix durable.
En guise de conclusion à cette séance plénière, Richard Giguère a félicité les participants pour leurs réflexions sur des sujets sérieux, les encourageant à envisager l’impact de ces échanges pour leur avenir, peut-être en diplomatie ou en relations internationales, contribuant ainsi à la position du Canada dans un monde en mutation. Il a souligné l’importance de personnes engagées et courageuses pour aider les autres et a remercié chaleureusement « élèves, professeurs, animateurs… et ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’activité ».
Marc Grondin, colonel à la retraite et organisateur de la conférence, a conclu l’événement en évoquant les enjeux de la paix mondiale, avec une réflexion sur les conflits actuels et les efforts diplomatiques, militaires et humanitaires nécessaires pour les résoudre. Il a remercié une longue liste de personnes, incluant les membres du comité scientifique et du comité aviseur, les étudiants de 2ᵉ cycle qui étaient modérateurs, les écoles participantes, ainsi que tous les partenaires du colloque. Il a finalement remercié les élèves, les « leaders de demain, qui ont contribué leur voix aux discussions ».
Le colloque s’est terminé par une ouverture sur le Colloque PSP 2025, incitant les élèves à continuer de réfléchir aux questions de paix et de sécurité et à envisager leur rôle potentiel dans ce domaine.
Vers une citoyenneté authentique et engagée
Ce colloque sur la paix et la sécurité a offert aux jeunes Québécois une opportunité d’apprentissage et de discussions sur des enjeux mondiaux actuels. Grâce à une approche pédagogique axée sur l’interaction et l’analyse critique, les élèves ont approfondi leurs connaissances de la paix positive, tout en réfléchissant à leur rôle de futurs citoyens responsables.
En intégrant ce genre d’activités dans leur programme d’études, les enseignants peuvent encourager les élèves à devenir des acteurs de paix au sein de leurs propres communautés, tout en leur offrant une perspective globale nécessaire pour mieux comprendre le monde.
Photos prises par l’école secondaire Saint-Jean-Eudes.