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Un dossier conjoint de L’École branchée et Carrefour éducation

Le texte de ce dossier est disponible en format PDF.
Il est aussi disponible en format OpenOffice/LibreOffice.
Et en format ePub pour la lecture sur tablette ou téléphone.

L’orthographe : pourquoi n’est-ce pas toujours facile?

Bien écrire n’est pas un don naturel chez bien des jeunes, ni même chez de nombreux adultes. Si certains élèves présentent des troubles diagnostiqués comme la dysorthographie, d’autres ne sont tout simplement pas intuitivement performants et rechignent devant leurs dictées et leurs textes.

Alloprof fait la distinction entre les enfants dysorthographiques et ceux qui, simplement, ne sont pas tombés dans la potion orthographique quand ils étaient petits. L’organisme définit la dysorthographie comme : « un trouble persistant de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe. Il affecte principalement l’apprentissage et l’automatisation de la correspondance phonème‑graphème (correspondance de l’unité sonore à son unité écrite) ainsi que la capacité à se représenter visuellement l’orthographe des mots. Ce trouble d’apprentissage engendre fréquemment des omissions (l’enfant écrit fagile au lieu de fragile), des inversions (fargile au lieu de fragile) et des substitutions de lettres et/ou de syllabes (vragile au lieu de fragile) dans les mots écrits. »

On comprendra donc que les enfants qui font beaucoup de fautes ne sont pas nécessairement atteints d’un trouble d’apprentissage. En effet, les difficultés, même si elles génèrent le même résultat dans les cahiers, peuvent provenir d’une variété de sources, qu’il sera utile de bien cerner afin d’intervenir adéquatement et de proposer des outils pertinents. Cela dit, quelle que soit la cause des problèmes des élèves, tous peuvent bénéficier d’astuces pour mieux orthographier et améliorer leur situation à l’écrit.

Dans ce contexte où les besoins sont énormes (selon un rapport de l’Office québécois de la langue française, si le critère de l’évaluation de l’orthographe était éliminatoire lors de l’épreuve unique de français en 5e secondaire, environ la moitié des élèves échouerait), ce dossier vous propose maintes idées et ressources pour y arriver, que ce soit en classe ou à la maison, de manière autodidacte ou en groupe.

 

Table des matières du dossier

Introduction

Les éléments à observer
– Les causes des difficultés : un large éventail de possibilités
– Tenir compte des variétés d’intelligences

Orthographe : comment apprendre pour longtemps en s’amusant
– La perception des mots
– La compréhension des mots
– Le ressenti des mots

Réinventer les méthodes traditionnelles
– L’étude en étapes
– La dictée sous toutes ses formes

Constituer la liste d’étude
– Et le choix des mots dans tout cela?
– Combien de mots doit-on proposer chaque semaine?

Le meilleur des TIC à la rescousse


Les éléments à observer

Les causes des difficultés : un large éventail de possibilités

Les problèmes d’apprentissage en orthographe apparaissent plus variés que l’on pourrait le croire. Ils ne sont pas simplement un défaut de mémorisation et une méthode de travail inadéquate.

Plusieurs éléments peuvent se situer à la base des erreurs d’orthographe qui surviennent pendant une dictée ou lors de l’écriture d’un texte. En voici une liste. Comme vous le verrez, de nombreuses causes sont orientées vers l’attitude ou les habiletés de base de l’élève, et non uniquement sur la connaissance de l’orthographe. En observant les jeunes qui vous entourent, vous serez probablement à même d’identifier les principales sources de difficultés parmi celles-ci.

Problèmes de concentration : la concentration est essentielle pour que l’enfant puisse rédiger convenablement, sans quoi il risque, par exemple, d’oublier des mots ou des lettres. En apprenant à mieux se concentrer, il pourra augmenter ses chances de réussir. Divers exercices que vous pouvez faire à même votre TBI / TNI, comme la cohérence cardiaque (qui a aussi un impact sur la détente et la gestion des émotions et de l’anxiété) pourront aider l’enfant (projetez simplement cette vidéo en classe, ou toute autre de votre choix).

Problème de mémorisation : les stratégies mnémotechniques ne sont pas innées. Si certains élèves font preuve de créativité pour solliciter leur mémoire, d’autres ne savent tout simplement pas comment la mettre en branle. Consultez la section Comment apprendre pour longtemps en s’amusant? de ce dossier pour découvrir diverses techniques de mémorisation.

Pensée inadaptée : l’enfant imagine le concept, mais non le mot. Par exemple, il voit un éléphant gris dans sa tête, mais pas le mot « éléphant » en tant que tel. Il devient alors difficile pour lui de l’écrire.

Problème de compréhension du texte ou du mot : Un mot qui n’est pas bien compris ou défini aura moins de chance d’être bien orthographié. Il importe donc, entre autres lors des dictées, que le choix des phrases et des mots fassent du sens pour l’élève. Les astuces d’Alloprof vont aussi en ce sens.

Absence de correction des erreurs : certains jeunes n’ont tout simplement aucune stratégie de révision, ou du moins, ils ne savent pas les mettre en œuvre.

Défaut de stratégies reliées à la nature des mots. La compréhension de la nature des mots est au centre de la rédaction. En outre, un enfant qui ne fait pas d’inférence en voyant un déterminant au pluriel et le nom qu’il détermine s’exposera à une erreur d’accord. Pour ce type de problématique, voici une ressource intéressante d’Alloprof. Comme stratégie, on propose simplement d’identifier systématiquement les déterminants, les noms (communs ou propres), les adjectifs et les verbes, de même que le point et la majuscule. Il suffira ensuite de se poser les questions qui y sont associées (Ex. : « Qui est-ce qui? » pour trouver le sujet du verbe). Par ailleurs, pour bien distinguer les diverses classes de mots, cet aide-mémoire s’avère une ressource intéressante.

Problème de réflexion : souvent, les enfants connaissent bien les diverses règles, sans toutefois être en mesure de les appliquer.

Stress et fausses croyances : pernicieuses, les perceptions négatives de l’enfant quant à ses compétences de rédaction influencent les résultats obtenus. Le jeune se met alors une pression inutile sur les épaules et croit qu’il n’est pas capable de bien écrire. Il devient ardu, dans un tel cas, d’agir autrement qu’en fonction de ces croyances.

À partir de cette liste, il apparaît important de tenter de cibler à quel niveau le ou les manques de l’élève se situent, ce qui permettra une meilleure intervention. Comme vous l’avez constaté, l’orthographe n’est parfois pas directement en cause.

Cet autre article offre un tableau de typologie des erreurs orthographiques reliées au résultat et non à l’attitude de l’élève. Pour l’orthographe des mots, on distinguera ainsi les erreurs de sons (l’élève a utilisé un phonème qui ne correspond pas au bon son, ex. : gitare et non guitare) de même que les erreurs de dictionnaire (la prononciation est conforme, mais le choix de phonème ne correspond pas, ex. : demender plutôt que demander).

Quel que soit le type d’erreurs que vous cherchez à identifier, il peut s’avérer intéressant d’utiliser ou de créer des outils diagnostiques simples. Par exemple, une dictée trouée et un tableau de référence des règles non maîtrisées. Ou encore une dictée, des images à décrire et un court texte à produire. Chacun peut être très utile afin de porter un regard sur les habiletés orthographiques des élèves, et vous pouvez évidemment ajuster ce type d’outils au niveau scolaire dans lequel vous enseignez.

 

Tenir compte des variétés d’intelligences

Bien que la théorie des intelligences multiples de Howard Gardner soit réfutée par la recherche,  il peut être intéressant de recourir à une variété de méthodes pour tenir compte des préférences des élèves.

Certains enfants pourraient préférer chanter pour apprendre leurs mots ou taper dans leurs mains afin d’indiquer le nombre de lettres ou de syllabes qui composent un mot. D’autres préféreront bouger en étudiant, etc.

On entend le plus souvent parler des moyens « visuels / auditifs / kinésthésiques » lorsque vient le temps de choisir des stratégies. Cette méthode permet d’allier ces trois types d’approches à la fois. Les enfants prendront le mot en photo dans leur tête, ils en traceront la silhouette, taperont des mots pour identifier les syllabes, épelleront, identifieront les difficultés à l’aide de symboles ou de dessins, puis écriront le mot dans l’espace, et ce, à la fois les yeux fermés et sur une feuille ou un tableau.

Voici d’autres méthodes et outils, dont des stratégies élaborées selon les précédentes catégories, tirées du défunt site Le monde du 2e cycle :

Stratégies visuelles : mettre en évidence les difficultés de manière visuelle, que ce soit par l’ajout de couleur, de symboles, de surlignage… Pour ce faire, vous pourriez d’ailleurs utiliser un logiciel de dessin (certains sont libres et très amusants pour les enfants, comme TuxPaint). Vous pourriez imprimer ces mots créatifs dans un cartable, mais aussi déposer le tout sur votre site Web de classe afin que les élèves puissent étudier à partir de ces listes imagées (regroupées au besoin sous forme de diaporama).

Stratégies auditives : épeler les mots à toutes les sauces, que ce soit à l’aide de comptines, en chantant, en tapant des mains, en modifiant l’intonation, etc. Dans ce cadre, on pourra effectuer des enregistrements sonores de chansons où l’on épelle les mots (avec Audacity, entre autres) ou même créer un abécédaire chanté comme celui-ci.

Stratégies kinesthésiques : ici, le corps est mis à profit de maintes manières, que ce soit en bougeant entièrement ou en écrivant d’une autre manière (avec du matériel varié, des pièces, des textures…) En outre, on pourrait se servir des TIC pour filmer de petites chorégraphies où les enfants personnifieront les syllabes des mots à l’étude ou les feront bouger, comme dans cette Danse des mots, etc.

Bref, une panoplie de stratégies existe : il y en a de tout acabit. La prochaine section du dossier vous en présentera plusieurs, que vous pourrez adapter aux besoins, à la personnalité et aux intérêts de vos élèves.

 


Comment apprendre pour longtemps en s’amusant?

La recherche et l’expérience on montré que la pratique régulière et fréquente de la lecture influence les résultats en écriture. En effet, il y a souvent une corrélation entre le fait d’être un lecteur assidu et un bon scripteur. Par ailleurs, les méthodes dites « traditionnelles » d’apprentissage de l’orthographe, bien que peu séduisantes au plan ludique, ont fait leurs preuves. Cependant, sur le blogue Orthophonie de Bri-Bri et cie, on souligne avec raison que « s’il est vrai que pour la plupart des enfants, il est efficace d’écrire plusieurs fois un mot ou de se l’épeler, ces stratégies ne sont pas suffisantes pour un enfant ayant un trouble de l’orthographe ».

Afin de pallier ces difficultés et, en parallèle, d’éviter ou d’enrayer le cercle vicieux des erreurs et du sentiment d’incompétence (plus on fait d’erreurs, moins on se sent compétent, et moins on se sent compétent, plus on fait d’erreurs), il importe de tenter d’autres techniques. Elles auront même l’avantage de rendre encore plus agréable le quotidien des élèves qui réussissent déjà. Voici quelques modèles et méthodes qui, espérons-le, vous enchanteront.

 

1. La perception des mots

Pour bien écrire, il faut être en mesure de percevoir et d’imaginer les mots. Pour que ce type d’exercice plaise aux enfants, vous avez tout intérêt à en développer l’aspect interactif. Voici quelques idées que vous pourrez exploiter, ou non, à l’aide des TIC.

Reconstruire les mots : le matériel manipulable enchantera les enfants. Ainsi, ils pourront, par exemple, utiliser de la pâte à modeler ou même des blocs Lego ou des pièces de jeux pour construire les mots. La bonne nouvelle, c’est que même sans matériel de ce genre, vous pouvez utiliser l’ordinateur pour de telles manipulations. La compagnie Lego, par exemple, offre une application de design virtuel gratuite. Les artistes en herbe seront quant à eux ravis du site de sculpture en ligne SculptGL. À partir d’une boule d’argile virtuelle, les jeunes pourront modeler et même peinturer une œuvre 3D inspirée d’un mot de vocabulaire. Vous pourriez ainsi imprimer cette image à l’écran, puis la coller dans un diaporama ou faire une exposition de mots artistiques chaque semaine.

Animer les mots : évidemment, les logiciels d’animation ou de création de diaporamas sont idéaux pour générer un résultat vivant. Les élèves auront beaucoup de plaisir avec ce type de réalisations, et ils pourront regarder le résultat à la maison pour étudier, si vous vous mettez en ligne, par exemple, une chaîne YouTube à cet effet. On peut explorer à cet effet les logiciels PowerPoint, Keynote ou OpenOffice Impress, mais aussi Powtoon ou Prezi en ligne, ou Tellagami sur tablettes mobiles.

Afficher les mots : plutôt que de simplement les répertorier au tableau ou sur une simple feuille, vous pouvez utiliser une application comme Wordle pour générer automatiquement une affiche colorée qui comprend tous vos mots de vocabulaire de la semaine. Si vous utilisez ce site Web, sachez que si vous tapez un mot plusieurs fois, il apparaîtra en plus grand caractère que les autres. Ainsi, vous avez avantage à faire ressortir les mots qui comportent des difficultés potentielles afin qu’ils se fixent davantage dans la mémoire visuelle des élèves.

Créer des cartes mentales ou des schémas : la schématisation, qui met en branle l’usage de mots, de dessins, de couleurs et d’une localisation précise dans l’espace, permet une meilleure mémorisation. Vous le constaterez d’ailleurs dans cette amusante vidéo que vous pouvez projeter en classe, mais sachez que la technique a aussi fait l’objet d’un dossier complet de l’École branchée. Chose certaine, cette méthode vaut le coup, que ce soit pour apprendre et retenir l’orthographe ou tout autre type de notions, car elle s’avère d’une efficacité redoutable et durable.

Dessiner les mots : à partir d’un mot de base, les enfants peuvent en transformer l’apparence par le biais de dessins ou de symboles. Vous trouverez ici de nombreux exemples tout à fait pertinents, que vous pourriez même afficher en classe. Évidemment, ces dessins pourraient aussi être conçus à l’aide de l’ordinateur ou, à tout le moins, numérisés pour développer un référentiel informatisé, accessible en classe ou à la maison. Ce type d’exercice constitue d’ailleurs une excellente occasion de stimuler la créativité des jeunes. Pourquoi alors ne pas lancer un grand concours à travers votre école pour inviter tous les enfants à illustrer des mots? Un vaste dictionnaire imagé naîtra ainsi en peu de temps.

Décomposer les mots en syllabes : parfois, il suffit simplement de raccourcir les éléments de référence (la syllabe plutôt que le mot) pour que l’orthographe soit maîtrisée. Ce tableau structurera ce type d’exercice. Par ailleurs, on vous fait une démonstration de cette technique dans cette vidéo, que vous pourrez projeter en classe.

 

2. La compréhension des mots

Si, pour les adultes, la signification des mots et des phrases va généralement de soi, on oublie que chez les petits, cela n’est pas toujours le cas. Or, si l’enfant ne comprend pas ce qu’il écrit, il peinera davantage à bien orthographier les mots. Voici quelques astuces qui augmenteront la compréhension lexicale des scripteurs, au moment de l’étude.

Contextualiser les mots à écrire : lorsque l’élève écrit les mots, demandez-lui de les insérer dans une phrase ou dictez-lui-en une.

Établir des ressemblances : devant un mot dont il n’est pas certain, amenez le jeune à se demander : « Est-ce que je connais d’autres mots de la même famille ou qui possèdent des éléments semblables? (ex. : les mots qui utilisent un même suffixe ou préfixe). » Allô Prof explique très bien cette notion et les façons de cerner le champ lexical s’apparentant au mot initial.

Mettre en évidence les difficultés et créer des astuces mnémoniques : devant un mot, l’élève doit identifier la ou les difficultés, et faire preuve de créativité pour déterminer une astuce de mémorisation. Par exemple, pour distinguer la graphie A/E dans les mots tante/tente, on pourra inventer une phrase : « Je dors dans une tEnte à l’Extérieur avec ma tAnte qui m’Adore. » Une ex-cancre (c’est elle qui le dit!), maintenant investie dans une mission d’aider les jeunes à mieux écrire, raconte dans cet article du Monde que cela constituait sa façon peu orthodoxe à elle d’arriver à se souvenir des mots. À titre d’illustration de sa technique, elle se disait que «vieille » prend deux i, car ce sont les deux cannes d’une vieille dame, ou que le mot « accusé » prend deux c pour symboliser les menottes de ce dernier.

 

3. Le ressenti des mots

Les enfants de type kinesthésique auront davantage besoin de bouger ou de sentir. Pour ceux-ci, d’autres techniques peuvent s’avérer salutaires.

Visualiser : au moment d’étudier les mots, le fait de s’imaginer dans le contexte où seront utilisés les mots (ex. : dictée, examen, écriture de texte…) peut générer une différence. Les enseignants pourraient d’ailleurs tenter l’expérience de la dictée sur un fond sonore relaxant, et indiquer aux élèves d’utiliser ce même fond sonore lorsqu’ils révisent leurs mots de vocabulaire à la maison. Le site Songza.com, parmi tant d’autres, comprend plusieurs listes musicales, dont Tranquil Landscape, qui conviendra tout à fait à ce type d’exercice.

Créer des jeux : ce document préparé par une orthopédagogue en fournit plusieurs qui captiveront les jeunes et les moins jeunes. D’autres sites Web, comme Les jeux d’Eugénie, sauront également vous inspirer et permettre aux élèves de manipuler.

 


Réinventer les méthodes traditionnelles

Comme on l’a mentionné précédemment, la lecture des mots et leur épellation (ou mieux, leur écriture, lorsque le contexte d’étude le permet) produisent un certain rendement. Cependant, il est possible de structurer ce type de méthodes afin qu’elles deviennent redoutablement efficaces. Voici quelques exemples que l’on peut trouver sur le Web.

 

1. L’étude en étapes

Cette étude individuelle en six étapes peut s’effectuer seul ou en équipe.

  1. Lire le mot
    2. Mémoriser (ici, l’usage de la carte mentale peut s’avérer pertinent)
    3. Cacher le mot.
    4. Écrire le mot.
    5. Vérifier l’orthographe.
    6. Corriger les erreurs potentielles.

À l’étape 4, on pourra épicer un peu le fait d’écrire le mot. À cet effet, l’idée de l’écriture à distance apparaît intéressante. C’est simple : il faut lire le mot et l’écrire avec le cahier de vocabulaire sous les yeux. Ensuite, on le lit, puis on va plus loin pour l’écrire. On continue de mémoriser pour aller écrire les mots carrément quelque part d’autre dans la classe ou même dans l’école.

Les Superprofs de l’orthographe proposent quant à eux une démarche en huit étapes qui varie légèrement et qui comporte une touche de créativité, car l’élève peut faire un dessin ou inventer une phrase. Ces étapes sont présentées sur un feuillet à la page 4 du document ici disponible.

 

2. La dictée sous toutes ses formes

Le site Le Monde du 2e cycle propose ici des dictées à toutes les sauces. Elles n’auront plus jamais la même saveur! On y illustre divers types de dictées dites « d’apprentissage ». Celles-ci ont toutes un point commun : elles visent l’apprentissage plutôt que l’évaluation. Or, en contexte de classe, la plupart des enseignants utilisent encore la dictée sous forme d’évaluation notée. Pourtant, elle peut s’avérer un précieux allié pour apprendre, puisqu’elle met le rédacteur en situation d’écriture et de correction. En permettant à l’élève de discuter, de questionner et d’utiliser ses erreurs pour apprendre, le transfert de connaissances et l’application de stratégies de correction deviennent plus concrets.

Voici quelques exemples de dictées qui visent l’acquisition de stratégies et prévient la diminution de l’estime de soi (parfois le résultat malencontreux de trop nombreux mauvais résultats).

D’abord, la dictée « Zéro fautes » semble un incontournable. Au cours de celle-ci, l’élève a droit à un nombre illimité de questions, tout comme l’enseignant, d’ailleurs. Ce dernier peut ainsi questionner le jeune pour l’amener à trouver les réponses, ou les lui expliquer s’il n’y a aucune lumière à l’horizon. Réalisé en groupe, ce type de dictée permet à tous les enfants de s’entraider, puisque chacun peut offrir des pistes de solutions. D’autres idées vous plairont :

La phrase dictée du jour : les élèves confrontent leurs diverses façons d’écrire les mots provenant d’une phrase. Vous en trouverez ici divers exemples pour la 5e année du primaire, accompagnés de dictées sous forme de textes. À l’aide de votre TBI / TNI, ce type d’exercice devient très aisé : il suffit de projeter une variété de possibilités d’écrire un mot, puis de laisser les élèves discuter et passer au vote quant à l’orthographe probable.

La dictée coopérative : les élèves travaillent en petites équipes de trois ou quatre pour s’entraider. Le tout peut être effectué sur une tablette commune, ce qui permet les discussions et la remise d’une version finale du texte. Cette version pourrait même être ensuite projetée à l’écran pour continuer l’entraide en grand groupe.

La dictée dirigée : l’enseignant modélise les stratégies en les verbalisant au fur et à mesure. Encore une fois, ici, le tableau interactif s’avère un précieux atout. N’hésitez pas, par exemple, à user de couleurs pour distinguer les divers types de mots.

La dictée préparée : le texte utilisé pour la dictée doit avoir déjà été analysé et travaillé en grand groupe, en classe (parmi ceux qui auront été projetés à l’écran, par exemple). On reprend ensuite l’exercice en dictée individuelle.

La dictée mutuelle : c’est un élève de la classe qui conçoit la dictée pour toute la classe, ou pour un petit groupe d’élèves. Le tout pourra être effectué à partir de la maison, à l’aide d’un traitement de texte, puis projeté au moment de la correction.

La dictée réflexive : Le concept de celle-ci est repris dans ce document. On y propose de classer les mots selon deux catégories : ceux dont l’élève est assez certain, et ceux dont il doute de l’orthographe. L’élève est ensuite invité à vérifier dans un outil de référence l’orthographe réelle, puis à déterminer une ou des stratégies pour en mémoriser l’orthographe.

Par ailleurs, si vous cherchez des dictées en ligne, sachez que Ladictée.fr en offre plus de 1000 pour petits et grands. Voilà qui pourra vous aider en ateliers, mais qui pourra aussi être proposé comme outil de travail à la maison.

Twictée : Enfin, ne manquez surtout pas de jeter un oeil sur une forme résolument moderne d’appréhender la dictée : la « twictée ». Elle marie dictée, collaboration intra- et inter-classe ainsi que réseaux sociaux (Twitter).

 


Constituer la liste d’étude

Et le choix des mots dans tout cela?

Des outils de classement des mots de vocabulaire selon le degré scolaire existent sur le Web, comme la liste de mots du Ministère de l’Éducation du Québec (MEESR). Cela dit, vous voudrez peut-être réfléchir plus en profondeur au choix des termes à l’étude.

L’usage d’un niveau de difficulté (de facile à complexe) a pour avantage de favoriser les réussites. En guise d’exemple, tel qu’expliqué sur le blogue Orthophonie, l’outil « ÉOLE (échelle d’acquisition de l’orthographe lexicale) est un livre basé sur une étude française qui a porté sur l’apprentissage normal de l’orthographe chez près de 48 000 enfants de la première (CP) à la cinquième année (CM1). La fonction de ce livre n’est pas de mettre des balises en matière d’orthographe, mais quand on constate que chez les enfants sans difficulté, le mot « carotte » est un mot acquis vers la quatrième année, on peut se demander pourquoi nos enfants le voient en première année. »

Dans un même ordre d’idée, sur ce même blogue Orthophonie, on se questionne sur la pertinence et l’usage réel des mots dans les textes : « Si on juge que ce mot n’est pas si important (car en réalité, écrivez-vous souvent le mot carotte dans un texte?) et qu’on puisse le faire apprendre plus tard, et bien on décidera peut-être de leur faire apprendre des mots fréquents qui sont facilement réussis à leur niveau d’apprentissage. Il ne faut pas non plus oublier que la mémoire étant ce qu’elle est, un enfant exposé fréquemment à ses erreurs d’orthographes a beaucoup de chances que sa mémoire encode ses erreurs plutôt que la bonne forme. »

À quoi rime tout cela? ÉOLE a établi, pour plus de 11 000 mots, la proportion d’élèves qui parviennent, au fil des années, à orthographier correctement ces mots. Par exemple, le mot maison est écrit adéquatement par 85 % des élèves de 1ère année et 100 % des enfants de 2e année. Cependant, le mot carotte varie entre 20 % et 79 % entre la 1ère et la 4e année. Surprenant? Pas tant que cela, car les mots utilisés plus régulièrement sont, évidemment, mieux orthographiés. Alors, sans même avoir accès à ce document, il peut être intéressant de créer des listes en fonction d’un usage significatif pour les élèves, ce qui, en parallèle, risque aussi de créer davantage de situations de valorisation. Par ailleurs, ce genre d’analyse pourrait devenir une excellente occasion d’aborder les mathématiques, puisque les élèves pourraient procéder à la détermination statistique des mots réussis – ou non – dans leur classe. Cela s’avère d’ailleurs un projet idéal pour apprendre à utiliser un tableur (comme Excel ou les feuilles de calcul Google).

Finalement, le fait de proposer des listes thématiques peut aussi être revu. En effet, des thèmes comme Pâques, Noël ou les pommes recèlent de mots dont l’usage est fort peu fréquent ou probable. Il vaut peut-être mieux investir son énergie dans la maîtrise des mots usuels qui posent problème. En outre, les thèmes peuvent s’orienter davantage vers des aspects fonctionnels (lieux, personnages, temps…), comme dans cet outil très pratique à l’intention des élèves du 1er cycle du primaire, mais qui fera le bonheur des élèves de l’ensemble du primaire, en particulier ceux qui éprouvent des difficultés.

 

Combien de mots doit-on proposer chaque semaine?

La quantité doit-elle primer sur la qualité? On peut y réfléchir. Est-ce préférable de se concentrer sur peu de mots et de les mémoriser pour toujours, ou plutôt de diluer son attention sur une longue liste et de n’en retenir que quelques-uns?

Quelle que soit l’option retenue, selon leurs ressemblances ou leur régularité orthographique, on pourra proposer une liste de mots plus longue. Afin que l’enfant puisse établir des liens entre les mots étudiés, il peut apparaître pertinent de les classer selon certains points en commun (graphies, préfixe, suffixe, sons vedettes…). Un groupe d’enseignants propose d’ailleurs ici un exemple concret, dans un superbe document à l’intention des élèves de 1ère et de 2e année, que vous pourriez utiliser pour dresser vos listes orthographiques pour chacune des semaines de l’année (une page par semaine). En prime, le document met en évidence certaines règles d’orthographe.

 


Le meilleur des TIC à la rescousse

Pour terminer ce dossier, voici quelques sites de grande qualité pour user des TIC au profit de l’apprentissage de l’orthographe de manière générale. Des liens vous mèneront aussi vers une fiche commentée de Carrefour éducation, qui détaille les atouts des sites en plus de fournir de nombreuses pistes pédagogiques.

Magimot (> fiche de Carrefour éducation)

Gommophone (> fiche de Carrefour éducation)

Exercices interactifs d’Allô prof (tous niveaux)

Les jeux pédagogiques du CCDMD (secondaire et collégial) (> fiche de Carrefour éducation)

Mémot / Jeux de vocabulaire (> fiche de Carrefour éducation)

Tous les sites de Carrefour sur l’orthographe

 

Vous en connaissez d’autres? N’hésitez pas à nous les faire connaître!

 

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