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Un chien guide pour faire de l’éducation aux médias sociaux

Mervill est un caniche royal qui agit comme chien guide pour son « papa », atteint à la fois de surdité et de cécité. Ensemble et avec le soutien du site de télécollaboration scolaire Prof-inet, ils souhaitent développer un projet mariant, entre autres, éducation aux médias sociaux et psychoéducation.

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Mervill est un caniche royal qui agit comme chien guide pour son « papa », atteint à la fois de surdité et de cécité. Ensemble et avec le soutien du site de télécollaboration scolaire Prof-inet, ils souhaitent développer un projet mariant, entre autres, éducation aux médias sociaux et psychoéducation.

Dans le cadre de cette entrevue, j’ai eu la joie de discuter directement avec Mervill (en plus d’être chien-guide, il sait écrire à l’ordinateur, génial!), dont les propos ont été validés par son « papa », Donald Pinet.

« Papa a toujours travaillé auprès des personnes démunies », nous explique d’abord Mervill. En effet, M. Pinet a d’abord été intervenant auprès d’enfants ayant des déficiences intellectuelles et physiques, au contact desquels il a développé sa propre grille d’observation des comportements inadéquats. Plus tard, à cause de sa perte de vision, son intervention s’est déplacée auprès des jeunes de la rue. Pendant 20 ans, il est intervenu dans des résolutions de problèmes issus des conflits de tous genres : violence conjugale, agression sexuelle, alcoolisme, analphabétisme, etc. « Cette étape l’a amené à comprendre ceci : un conflit prend naissance par une très mauvaise interprétation d’une réponse », nous précise Mervill.

Plus tard, c’est au téléphone qu’il a proposé son aide. Cependant, sa surdité sévère lui rendait la tâche ardue et épuisante. De nouvelles alternatives ont alors fait surface, comme Skype, le courrier électronique, Facebook (Mervill a son propre compte!) et Edmodo.

C’est d’ailleurs autour de cette dernière plateforme de réseau social sécurisé que s’articule le projet en préparation. « Le projet de Mervill débutera en janvier avec une classe de 3e année de la Commission scolaire de Laval », nous explique Mme Céline Loslier, de Prof-inet. L’expérimentation cible 3 volets : éducatif, relationnel et social.

Concrètement, il s’agit d’un service d’échange virtuel avec les élèves d’une classe, qui visera notamment à faire prendre conscience aux jeunes de l’importance du recul avant de démarrer ou de participer à une conversation sur le Web. « Des mots mal orthographiés, des fautes de frappe, des verbes mal accordés et la qualité du contenu portent, parfois, à la confusion », rappelle Mervill. De plus, « dans une conversation en Réseau Social, le contenu change à la vitesse de mon jappement. Ça va vite et fort! Qui n’est pas tenté de prendre comme du beurre un contenu ou un propos trouvé en ligne? » Le projet guidera donc aussi les élèves dans une démarche de recherche et de validation de contenu trouvé à partir d’un réseau social, tout en les sensibilisant à l’absence des codes « non-verbaux » qui permettent, en mode « réel », de détecter des informations supplémentaires dans une conversation. « Comment vérifier, derrière l’écran, que la personne avec qui on discute n’a pas les mains refermées de… rage! », questionne Mervill.

En résumé, l’élève va découvrir les limites de deux réseaux : le RSV (réseau social virtuel) et le RSR (réseau social réel).

En tant que caniche royal, Mervill considère que le rôle clé lui revient : « J’en aurai, des responsabilités : tenir la conversation, questionner, répondre, aider, etc. Et le plus haut défi demeurera de maintenir l’intérêt de l’élève. » Donald Pinet (Prof Pinet), pour sa part, analysera les conversations, relèvera les choses importantes et les transmettra à Mervill. Il aura le droit, à l’occasion et suivant l’accord du groupe, d’intervenir pour transmettre des apprentissages importants.

Un troisième intervenant, vraiment virtuel celui-là, Pépère Pinducket, sera mis en scène  à l’occasion pour résoudre un gros problème ou pour expliquer quelque chose de difficile. « Pépère, par sa très grande expérience de la vie, va produire un conte, une histoire, tirée de l’univers des animaux. Ainsi, l’élève touché trouvera sa consolation, sa réponse, sans que les autres ne sache à qui s’adresse cette histoire. Pourtant, tous en tireront aussi une leçon. »

Comme Pépère Pinducket l’a dit : « Difficile de prédire les retombés d’un temps orageux! Lorsque la tempête a passé, le soleil reluit dans toute sa splendeur et les animaux renaissent dans la forêt. » Chaque petite action est susceptible de redonner espoir à quelqu’un qui semble avoir perdu confiance. Donald Pinet et Mervill espèrent ainsi favoriser l’entraide tout en s’amusant.

D’ailleurs, à l’approche des Fêtes, Pépère Pinducket nous offre une fable de Noël!
Cliquez ici pour la télécharger!

Mise à jour du 31 janvier 2014 : voici un message que j’ai reçu de Mervill!

Bonjour Mme Audrey,

Wouf! Wouf! Depuis le 28 janvier 2014, le projet Mervill Chien-Guide a pris son envol. Première journée, plus de 240 messages entre 12 h 30 et 14 h. C’est du sport pour mes pattes de répondre aux diverses questions des élèves. Mais, fantastique, c’est si peu dire.

Et depuis, les élèves continuent de m’écrire. Je pense vraiment que tout va se dérouler à merveille. En prime, Pinducket n’a pas encore participé. Il attend!

Voilà. Merci! Wouf! Wouf!
Bonne journée,
Mervill, Pinducket et Prof Pinet

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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