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Autoriser les appareils mobiles personnels en classe : questions d’éthique!

Benoît Petit, du RÉCIT national du Développement de la personne, a offert une excellente conférence sur les enjeux éthiques liés au fait d’autoriser les élèves à apporter et à utiliser leur appareil mobile personnel en classe, à l’occasion du 1er Sommet sur le iPad en éducation.

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Benoît Petit, du RÉCIT national du Développement de la personne, a offert une excellente conférence sur les enjeux éthiques liés au fait d’autoriser les élèves à apporter et à utiliser leur appareil mobile personnel en classe, à l’occasion du 1er Sommet sur le iPad en éducation.

On voit de plus en plus de projets pédagogiques impliquant la tablette iPad au Québec. Pourtant, comme l’indique Benoît Petit, « la plupart des appareils personnels des élèves sont contrôlés, interdits, barrés. » Dans certains cas, on demande aux élèves de déposer les téléphones dans une boîte en entrant dans la classe. Pourtant, certains sont astucieux et apportent un vieil appareil qu’ils remettent volontiers à l’enseignant, pour mieux conserver le modèle dernier cri avec eux… et l’utiliser pendant le cours!

Lors de sa conférence, M. Petit a rappelé que sur les tablettes comme sur les téléphones, il y a des caméras, et elles font peur à beaucoup d’enseignant. « On sait bien que la vie de classe, même dans celle du meilleur enseignant, ça dérape parfois et on n’a pas le goût que ça se retrouve partout. » Même en bloquant le réseau de l’école, certains élèves ont quand même accès à Internet par leur fournisseur de service mobile, ou par d’autres moyens. Il raconte à ce sujet l’anecdote d’une classe qui a pu réaliser un projet nécessitant Internet, malgré le blocage dans l’école, grâce au réseau personnel d’un élève habitant à côté de l’établissement. Ce dernier a partagé son mot de passe à la classe et l’activité a pu être réalisée. On voit qu’il y a donc souvent moyen de contourner les barrières.

Selon M. Petit, les craintes sont fondées. Il faut donc réfléchir à l’éthique d’utilisation des appareils mobiles en classe. Pour ce faire, il propose de partir d’une situation concrète pour mieux comprendre les enjeux. Comme point de départ dans un cas où on souhaite autoriser les élèves à apporter leur appareil personne en classe, il suggère d’aborder avec eux les questions suivantes :
– En quoi l’utilisation du iPad (ou autre appareil mobile) peut nuire aux apprentissages? (« Est-ce que je vais jouer ou clavarder au lieu d’écouter? »)
– En quoi ça peut nuire aux personnes? (Inégalités entre les élèves qui en ont, qui n’en ont pas, etc.)
– En quoi ça peut nuire aux infrastructures? (Risque de virus, demande un réseau plus fort dans l’école, etc.)
– En quoi l’utilisation du iPad (ou autre appareil mobile) peut-il aider l’apprentissage?
– En quoi peut-il aider les personnes? (Donner une source de savoir à ceux qui n’en ont pas la chance, etc.)
– Et les infrastructures? (Moins d’appareils à acheter et à supporter pour l’école!)

L’objectif est d’en arriver à établir des règles qui aident, sans nuire. Avant tout, comme le recommande M. Petit, les élèves doivent se sentir concernés, ne pas sentir qu’on leur impose des choses pour lesquelles ils n’ont eu aucun mot à dire.

Pour en savoir plus, vous pouvez écouter l’intégrale de la conférence de Benoît Petit lors du Sommet sur le iPad en éducation. Voyez aussi le diaporama ici.

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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