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Les orthopédagogues utilisent-ils les technologies avec les élèves?

En 2007, un sondage réalisé auprès d’orthopédagogues révélait que s’ils utilisent régulièrement les technologies à des fins personnelles et professionnelles, ils ne s’en servent pas nécessairement autant avec les élèves, selon un article publié cet été dans la Revue canadienne de l’apprentissage et de la technologie. La situation a-t-elle évolué?

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En 2007, un sondage réalisé auprès d’orthopédagogues révélait que s’ils utilisent régulièrement les technologies à des fins personnelles et professionnelles, ils ne s’en servent pas nécessairement autant avec les élèves, selon un article publié cet été dans la Revue canadienne de l’apprentissage et de la technologie. La situation a-t-elle évolué?

Les données de l’étude datent. En effet, le sondage a été réalisé auprès de 166 orthopédagogues en 2007, mais il montre qu’environ 74 % d’entre eux employaient alors les technologies chaque jour, principalement pour l’envoi de courriels, la rédaction de textes et la préparation d’activités. L’usage quotidien avec les élèves ou par les élèves était toutefois beaucoup plus limité, soit à peine 9 %. Le tiers le faisaient au moins une fois par semaine.

Pourtant, 92 % des orthopédagogues interrogés estimaient que les technologies sont pertinentes, voire indispensables, comme moyen d’enseignement et d’apprentissage. Parmi les obstacles à leur utilisation, les répondants évoquaient le manque d’ordinateurs pour les élèves, la désuétude du matériel, le manque de logiciels pertinents et un sentiment de compétence limitée. Cela dit, 60 % jugeaient ne pas avoir de besoins particuliers concernant l’utilisation des technologies avec les jeunes.

Les auteurs, Jean Loiselle de l’Université du Québec à Trois-Rivières, et Jean Chouinard, du service national du RÉCIT en adaptation scolaire, pensent toutefois que la situation a évolué depuis la réalisation du sondage, notamment avec les politiques ministérielles favorisant l’accès à ces aides technologiques et la plus grande offre de formation pour les intervenants. Infobourg a communiqué avec Jean Chouinard pour en savoir plus.

Deux problématiques principales étaient soulevées dans l’étude. Premièrement, « le peu d’exploitation en classe des TIC et des aides technologiques, qui sont pourtant indispensables pour certains élèves, laisse entendre que tous les moyens ne sont pas mis en œuvre pour soutenir les élèves présentant des handicaps ou des troubles d’apprentissage », écrivaient-ils. Dans un deuxième temps, il était « important de renforcer la formation et l’accompagnement des intervenants pour développer davantage leurs compétences dans l’emploi des aides technologiques en contexte d’enseignement et d’apprentissage afin de favoriser l’intégration de ces outils auprès des élèves présentant des difficultés d’apprentissage ou des handicaps. »

De l’avis de M. Chouinard, il est clair que l’utilisation des technologies d’aide aux élèves par les orthopédagogues est plus répandue, même s’il n’est pas possible de la chiffrer. « Depuis 2007, de nouvelles mesures ont été mises en place. Par exemple, des élèves peuvent maintenant utiliser des aides technologiques pour la passation d’examens ministériels d’écriture s’ils sont prescrits dans leur plan d’intervention, grâce à l’Info Sanction 554, en 2008 », explique-t-il. Aussi, une mesure de soutien spéciale (30810) du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec a favorisé l’acquisition de telles aides technologiques. En ce qui concerne la formation, il souligne que de plus en plus de gens ont l’expertise pour former et soutenir les orthopédagogues et autres intervenants. « Au RÉCIT national en adaptation scolaire, j’ai moi-même animé pas moins de 67 formations l’an dernier seulement. C’est sans compter les entreprises privées qui s’investissent de plus en plus et les ateliers proposés dans différents colloques », explique-t-il.

Il tient à préciser aussi que le discours général a changé au cours des dernières années. « Avant, les gens parlaient des produits, des logiciels d’aide. Maintenant, on parle plutôt des fonctions. On identifie une fonction technologique qui comble un besoin particulier, puis on trouve le produit qui correspond. » Par « fonction », on entend, par exemple, synthèse vocale, prédiction de mot, correction grammaticale, etc.

Cependant, le son de cloche n’est pas le même partout. Marielle Potvin est orthopédagogue en pratique privée. Elle dit n’observer que très peu de changements de ce côté en orthopédagogie dans les milieux scolaires publics. Selon elle, « les obstacles à l’appropriation semblent être toujours les mêmes que lors de cette étude, effectuée en 2007. » De son côté, elle dit utiliser les TIC de façon exponentielle. « Plus j’utilise les technos, plus j’aime les utiliser; et que dire de mes élèves », explique-t-elle.

Est-ce que chacun prêche pour sa paroisse? Qu’à cela ne tienne, on semble être sur la bonne voie et tous s’entendent sur le fait qu’il serait intéressant de mettre cette étude à jour.

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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