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ClavEd : Les élèves et l’identité numérique

Les ClavEd sont des discussions thématiques qui se déroulent sur Twitter les mercredis sur l’heure du midi (heure du Québec). Cette semaine, le thème de l’identité numérique a permis de ressourcer les quelques 50 participants. Infobourg en était.

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Les ClavEd sont des discussions thématiques qui se déroulent sur Twitter les mercredis sur l’heure du midi (heure du Québec). Cette semaine, le thème de l’identité numérique a permis de ressourcer les quelques 50 participants. Infobourg en était.

Le 19 septembre, un échange particulièrement intéressant a eu lieu sur Twitter dans le cadre d’un ClavEd sur l’identité numérique. Le thème était « Tout ce que vous publierez sur le web pourra être retenu contre vous ! Comment rester “Net” sur le web ? »

« En surfant sur le web, nous laissons derrière nous une traînée de données numériques que d’autres peuvent copier, coupler, analyser, détourner ou même vendre, souvent à notre insu et sans notre accord. Nos élèves ont rarement conscience que les informations qu’ils diffusent pourraient un jour leur porter préjudice. Comment les aider à se construire une bonne identité numérique? » Tel était le contexte de départ.

Trois questions ont guidé la réflexion collective. La discussion intégrale se trouve dans un document ici, mais voici un bref résumé des principaux points soulevés. À noter que les interventions peuvent avoir été modifiées (par exemple, corrigées ou allongées) pour les besoins de cet article.

 

Question 1: Pourquoi sensibiliser les élèves à leur identité numérique?

« Les paroles s’envolent, mais les écrits restent, rappelle @roynoTIC. Le virtuel est beaucoup plus réel qu’on le pense. » « L’anonymat sur Internet est souvent une illusion », renchérit @alduc. @ticdesprofs résume bien : « L’identité numérique ne nous appartient pas. Elle est constituée de nos données, des traces qu’on laisse. Elle ne se nettoie pas, mais se façonne. » D’ailleurs, rappelle @alduc, « il faut apprendre pas seulement à gérer son identité numérique, mais aussi à faire attention à celle des autres. »

« La prise de conscience du caractère public d’Internet n’est pas faite chez beaucoup de jeunes (chez plusieurs adultes non plus, d’ailleurs!) », explique pour sa part @slyberu. D’ailleurs, @jpperro souligne justement : « Nous vivons à une époque où les limites entre le privé et le public sont floues ».

« Il est difficile pour les jeunes de se projeter dans l’avenir et de mesurer les conséquences de ce qu’ils laissent comme trace aujourd’hui », selon @lOmnipresent.

À ce point, plusieurs intervenants sont d’accord sur le fait que la réflexion sur l’identité numérique devrait se faire par tous, et pas seulement par les jeunes!

Question 2 : Comment aborder la question de l’identité numérique sans passer pour des “dinosaures”?

D’entrée de jeu, @sbmichaud propose : « Peut-être en provoquant un conflit cognitif qui soulèvera des problèmes moraux et éthiques, sans être moralisateur… ». « Personnellement, je crois qu’il ne s’agit pas de faire une leçon spécifiquement sur l’identité numérique, mais plutôt de profiter d’un contexte pédagogique signifiant », ajoute @ticdesprofs. @sbmichaud abonde dans le même sens: « En utilisant les médias sociaux dans un contexte de classe, forcément des situations discutables se présenteront. Suffira alors d’en… discuter! »

Dans la classe de @francoisnco, une phrase est inscrite au dessus des ordinateurs : Je suis ce que j’écris. Elle permet d’aborder cette question.

Selon @millaudrey, une bonne façon d’aborder la question est de discuter à partir d’exemples concrets (positifs comme négatifs) véritablement vécus. Par exemple, untel a été recruté pour bon emploi grâce à sa présence en ligne, ou bien un autre s’est fait volé son identité car il a publié trop de détails, etc. Elle suggère aussi l’analogie de la télévision : « tout ce que vous mettez en ligne, accepteriez-vous de le voir passer au téléjournal? Il faut que ce soit le cas! »

@petitbenoit trouve important d’insister aussi sur les aspects positifs des réseaux sociaux pour avoir de la crédibilité auprès des jeunes. « On pourrait aussi partir d’expériences vécues par les élèves où leur identité numérique a été ou aurait pu être compromise. »

Cela dit, @alduc fait remarquer qu’il est difficile de parler de réseaux sociaux si on n’y est pas soi-même habitué, autant comme parent que comme enseignant.

Bien que plusieurs soulèvent des cas problématiques vécus dans les élèves, tous semblent s’entendre qu’il faut à tout prix éviter le piège de l’hyper-contrôle. « Vaut mieux apprendre aux jeunes à nager que de dresser un mur devant l’océan », soutient @ticdesprofs.

#Q3: Quels sont les outils/ressources que vous utilisez pour sensibiliser les élèves à l’identité numérique ?

De très nombreuses ressources ont été proposées ici, les voici en vrac :

Exmachina, un jeu dont l’objectif est de remonter dans le temps pour effacer des traces.

Mon avatar : situation d’apprentissage sur l’identité numérique pour fin primaire

Mon identité numérique : situation d’apprentissage pour début secondaire

– Une vidéo réalisée par des jeunes dans un projet d’ECR pour sensibiliser à l’identité numérique.

– Un court métrage d’animation Innocence (métaphore sur l’identité numérique).

Dossier sur les médias sociaux de la CSQ

– Vidéo N’oublie pas… une fois affiché, c’est permanent!

Vidéo pour les adultes (fonctionnaires, enseignants, etc.)

– Un wiki complet proposant une webographie et des commentaires à propos de l’identité numérique.

Aussi, des stratégies :

– @petitbenoit : Dessiner son avatar et demander aux autres élèves comment ils perçoivent la personne derrière cet avatar.

– @petitbenoit : Présenter des captures d’écran de différentes situations dans les médias sociaux et demander aux élèves de faire ressortir les effets positifs et négatifs de ce qu’ils voient.

– @zecool, @petitbenoit : Élaborer ensemble, avec les élèves, la charte d’usage des médias sociaux de l’école.

Que conclure ?

En guise de conclusion de la réflexion, des participants ont dit :

@MarioAsselin : Installons des fenêtres au lieu des murs dans les écoles.

@petitbenoit : Il faut sensibiliser adultes et jeunes aux bienfaits des médias sociaux, à leurs conséquences négatives et construire ensemble des règles.

@slyberu : Le web n’est pas virtuel, mais bel et bien réel!

@millaudrey : Façonner son identité numérique, c’est comme façonner son image dans la vraie vie. Il faut comprendre pourquoi c’est important.

La discussion a été proposée et animée par Fabian Demily (@ticdesprofs) et coanimée par Jean-Philippe Perreault (@jpperro).

– – –

Quels sont ces codes qui jonchent l’article?

L’auteure de cet article (@millaudrey) a participé à la discussion ClavEd.

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À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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