ANNONCE

Le tableau interactif : plus facile d’être un bon enseignant!

Etats-Unis - Robert Marzano est un chercheur américain qui a beaucoup travaillé sur l’impact des tableaux blancs interactifs (TBI) dans les classes. L’une de ses conclusions : les trois quarts des enseignants utilisent plus naturellement les stratégies d’un bon enseignant en présence de l’outil! Les détails…

Publié le :

Classé dans :
ANNONCE

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. Vous aimeriez que notre équipe le révise? N'hésitez pas à nous écrire!

Etats-Unis – Robert Marzano est un chercheur américain qui a beaucoup travaillé sur l’impact des tableaux blancs interactifs (TBI) dans les classes. L’une de ses conclusions : les trois quarts des enseignants utilisent plus naturellement les stratégies d’un bon enseignant en présence de l’outil! Les détails…

Robert J. Marzano, chercheur renommé, co-fondateur et chef de la direction du Marzano Research Laboratory situé au Colorado, a étudié les effets sur l’enseignement et les élèves de la présence ou non de tableaux blancs interactifs.

Ainsi, 85 enseignants et leurs 170 classes ont participé à l’étude qui leur demandait de donner le même contenu à certaines classes en utilisant un TBI, et à d’autres sans l’outil. Les résultats ont été publiés en novembre 2009.

Un des éléments clés de sa recherche est que 3 enseignants sur 4 étaient plus efficaces avec un tableau interactif en classe, puisqu’ils démontraient alors les caractéristiques d’un bon enseignant en général : la leçon se déroule à un rythme approprié à la classe, ils construisent sur ce que les élèves savent déjà, ils utilisent de multiples formes de médias (textes, images, graphiques, etc.) pour transmettre de l’information, ils mettent l’emphase sur la participation des élèves, et ils se concentrent principalement sur le contenu – pas sur la technologie.

Selon Marzano, ce sont des choses qu’un bon enseignant fait déjà sans la technologie. Cependant, il croit que la présence de du tableau interactif rend plus facile l’intégration de ces éléments de l’enseignement dans des matières variées et devant des élèves ayant des compétences et des habiletés différentes.

Des gains spectaculaires pour les élèves sous certaines conditions

Du côté des élèves, l’utilisation des tableaux interactifs a résulté d’un gain moyen de 16 points de percentile dans les résultats scolaires.

De plus, trois cas particuliers sont à noter :
– Les boîtiers de réponse instantanée : dans les classe où ils étaient utilisés et favorisaient la participation constante des élèves, les gains atteignaient 26 points de percentile.

– L’utilisation de graphiques, images, vidéos et autres sources visuelles tirées par exemple d’Internet pour représenter l’information était aussi associée à un gain de 26 points de percentile chez les élèves.

– L’interactivité des activités présentées aux élèves au tableau, comme déplacer des objets vers un endroit spécifique, reconnaître les bonnes réponses à l’aide d’un signal sonore, et révéler des informations cachées derrières des objets à un moment opportun sont des pratiques associées avec un gain de 31 percentiles.

Malgré cela, près d’un quart des enseignants performaient mieux sans le tableau interactif.

L’étude a donc examiné les pratiques de ces enseignants de plus près :
– Leur utilisation des boîtiers de réponse instantanée se limitait à noter combien d’élèves avaient répondu telle ou telle réponse, et non à faire un retour et à comprendre pourquoi certains avaient la mauvaise réponse.

– Les supports visuels étaient montrés trop rapidement, sans laisser le temps aux élèves de bien les comprendre.

– Les supports visuels étaient trop chargés, rendant difficile l’identification des éléments vraiment importants dans la leçon.

– L’utilisation des confirmations sonores semblait plus pour le « spectacle » que pour le renforcement positif.

En résumé, voici ce que le chercheur propose aux enseignants qui souhaitent intégrer avec succès le tableau interactif dans leur classe.
– Il faut bien planifier comment on souhaite organiser l’information à présenter. Par exemple, grouper l’information en petits segments ayant un sens plutôt que présenter des pages trop remplies. Pour éviter de passer trop vite sur certaines pages, il suggère aussi d’insérer des pages rappelant de prendre son temps…
– Il faut utiliser des supports visuels, mais ces supports doivent réellement servir la leçon et être en lien avec ce qu’on veut atteindre comme objectif.
– Après avoir posé une question à laquelle les élèves ont répondu avec les boîtiers de réponse instantanée, il faut discuter de la bonne réponse et aussi du pourquoi des mauvaises réponses. Ainsi, on sort du simple quiz pour ajouter la dimension pédagogique.
– Si on utilise des confirmations de réponse sonores, comme des applaudissements, il faut s’assurer qu’elles ne sont pas trop distrayantes et qu’elles soutiennent l’attention et la motivation des élèves.

Les conclusions telles qu’exprimées par Robert Marzano peuvent être lues ici dans un article publié dans la revue Educational Leadership.

Par Audrey Miller

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'Info #DevProf et l'Hebdo pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Reproduction de textes

Toute demande de reproduction des articles de l'École branchée doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Faites briller vos projets d'école et pratiques gagnantes!

L'École branchée fait circuler l'information dans le milieu scolaire afin d'alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Transformez un écran plat en tablette Android

Les tablettes et les tableaux interactifs ont fait leur place en éducation. Leur cout d’acquisition et d’entretien pose cependant des défis dans certains milieux. Plusieurs seront donc heureux de connaitre cette nouvelle possibilité de transformer un téléviseur ou un moniteur à écran plat en tablette ou tableau interactif!

Le TBI : un réel potentiel pédagogique, mais de nombreux défis à surmonter

Dans un contexte où, depuis bientôt cinq ans, les tableaux interactifs ont été implantés de façon massive dans la plupart des écoles du Québec, la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation a mené une étude visant à identifier les usages ainsi que les avantages et les défis de son utilisation.

5 types d’utilisation du TNI dans les écoles du Québec

Le 4 février dernier, Ghislain Samson et Sonia Lefebvre, professeurs à l’UQTR, ont présenté le bilan de leur recherche portant sur les impacts de l’utilisation du tableau blanc interactif. Quelles sont les pratiques pédagogiques des enseignants du primaire et du secondaire qui l’intègrent à leur pédagogie? C’est ce que leur étude voulait détailler.